Lerefus exprimé par certains Etats arabes à la participation d'Israël dansl'Union pour la Méditerranée tant que celui-ci poursuit sa politiqueagressive à l'encontre des Palestiniens et s'obstine à empêcher la création deleur Etat national indépendant, est au centre des concertations diplomatiquespréparant le sommet de Paris.C'estlà effectivement un brûlant dossier susceptible de faire capoter l'unionprojetée si l'Union européenne, dont les sympathies pro-israéliennessont démontrées, ne tient pas compte des conditionsposées par les Arabes et tente d'imposer la participation de l'Etat hébreu.Iln'y a pas néanmoins que ce «casse-tête» auquel les dirigeants et diplomates desEtats concernés par le projet d'union sont confrontés. A force de focaliser surle dossier israélien, l'on oublie que celui des relations turco-chypriotesen est un autre tout aussi épineux.Chypres'oppose en effet à l'admission de la Turquie dans l'Union pour la Méditerranée enposant le préalable que ce pays doit admettre son unité territoriale et cesserpar conséquent de soutenir et de reconnaître en tant qu'Etat la partie turquede l'île. Nicosie est soutenue dans son opposition à la Turquie par un autre Etateuropéen, la Grèceen l'occurrence.L'Unioneuropéenne peut-elle suivre l'Etat chypriote et son allié grec et poser des préalablesà la Turquie,alors que dans le même temps elle s'oppose à ce qu'il en soit posé à la participationde l'Etat hébreu ?Surl'affaire chypriote, Ankara a consenti des concessions dans le sens d'une possible réunification de l'île, mais en tant quegeste pouvant faciliter et accélérer l'intégration de la Turquie dans l'Unioneuropéenne. Il n'en fut rien puisque le processus de négociation sur l'adhésionde la Turquieà l'Union européenne a été renvoyé aux «calendes grecques», conséquence del'opposition manifestée à cette perspective par des Etats européens dont la France. Il est doncpratiquement exclu qu'Ankara accepte qu'il lui soit dicté des conditionsconcernant l'affaire chypriote pour sa participationau projet d'Union pour la Méditerranée. Cela d'autant que les Turcs soupçonnent la France d'avoir conçu leprojet d'Union en guise de «lot de consolation» qui les occuperait en lesdétournant de l'adhésion directe à l'Union européenne. Ankara est parconséquent tout à fait en condition de faire l'impasse sur le sommet de Paris.L'absenceturque, ajoutée à celles de certains Etats arabes dont l'Algérie, réduiraientsingulièrement l'importance de cette rencontre et hypothéqueraientincontestablement la réalisation du projet qui en est sa raison.L'Unionpour la Méditerranéeest un projet dont tous les protagonistes déclarent vouloir la réalisation etle succès. Il a dans les faits suscité tant de divergences et de réserves parmieux qu'il en devient très aléatoire de parier sur sa concrétisation.
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Posté Le : 09/06/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Kharroubi Habib
Source : www.lequotidien-oran.com