La Turquie est une force internationale émergente et proche de l'axe américain L'expert en questions internationales jean Yves Camus à El Khabar

L'expert international et chercheur à l'Institut d'études politiques de Paris, Dr Jean Yves Camus a considéré que la Turquie n'est pas une force régionale mais une force internationale ascendante et qu'elle est actuellement plus proche de l'axe des Etats-Unis et de la politique de l'Alliance Atlantique. Indiquant que la Turquie a haussé le ton avec Israël non pas pour en arriver à une rupture avec cette dernière mais c'en est une tentative de la Turquie de faire entendre sa voix et de montrer son rôle important dans le nouvel ordre mondial.
L'expert international a révélé, dans sa déclaration à El Khabar, la nécessité d'affirmer la Turquie comme une force émergente sur le plan international et non pas sur le plan régional. La Turquie possède, notamment, plusieurs avantages et points de force qui lui permettront de se positionner, à l'avenir, sur la nouvelle carte, notamment, la force de son économie et sa stabilité politique. La Turquie et après avoir compris que l'Europe ne lui a laissé aucune chance de l'intégrer, elle a tissé de nouveaux liens et rapports, de nouveaux axes et alliances qu'elle a soutenus. Ankara est convaincu par la nécessité de virer vers l'étranger le plus proche, a-t-il enchainé.
L'expert international Jean Yves Camus a affirmé que la politique extérieure Turque était et est toujours proche de l'axe américain et soutenant la politique américaine, en plus de sa politique adoptée dans le cadre de l'alliance de Atlantique OTAN. Toutefois, cela ne veut pas signifie que la Turquie ne possède pas une marge de man'uvre dans sa politique. Les changements politiques dans le monde arabe et l'instabilité qui en résulte renforcera d'avantage le rôle et la place de la Turquie dans la région, la condition était, selon Jean Yves Camus, de rehausser le ton avec Israël et montrer une sorte de rivalité avec ce pays, ce qui ne veut pas dire forcément une rupture avec ce pays.
Jean Yves Camus n'a, également, pas manqué d'indiquer, dans le même contexte, que le ton que la Turquie a pris avec Israël, lui permettra d'être une partie active que l'on doit considérer, notamment, près de l'opinion publique arabe. Quant aux relations de la Turquie avec l'Iran, elles restent complexes, a-t-il indiqué, avant d'enchainer qu'il faut affirmer que la Turquie ne mettra pas l'occident en rogne et ne s'alignera pas avec l'Iran dans d'éventuelle crises à l'avenir.
Sur le plan interne en Turquie, notamment, la concordance entre l'institution militaire et le parti de Tayyip Erdogan, ainsi que la divergence philosophique entre le parti de Nejm-Eddine Erbakan et le parti actuel « parti de la justice et du développement », présidé par Erdogan, l'expert international a constaté que le parti de la justice et du développement est plus réaliste et pragmatique du point de vue idéologique, par rapport au parti Rafah de Nejm-Eddine Erbakan. Ce parti possède, également, une plus grande base militante après qu'il a gagné les voix de la nouvelle classe moyenne en Turquie. De ce fait, il a emporté un troisième mandat au gouvernement où il a la majorité lui permettant de d'éviter de penser aux alliances. Ce parti n'envisage, donc, pas de perdre tous ces acquis en se heurtant avec l'Armée, notamment, avec les changements survenus sur la structuration de l'institution militaire, « succession de la nouvelle à l'ancienne génération, et cohabitation entre les jeunes officiers, partisans du parti de la Justice et du Développement et les officiers de l'ancienne génération, qui sont beaucoup plus laïcs ». La question qui se pose c'est si la Turquie est réellement un pays laïc, selon la définition française du terme, la réponse ne peut en être ferme, puisqu'à part les élites basées en Istanbul et à Izmir, la Turquie reste un pays musulman avec une identité nationale ancrée dans ses racines.