Algérie

La Turquie déplore des conclusions éloignées des attentes



Au prix des concessions que le pays a faites, l'Union ne semble pas avoir accordé d'avantage particulier à la Turquie qui en fait état et qui d'ailleurs semble toujours inspirer méfiance.La Turquie a exprimé sa déception vendredi concernant les conclusions du sommet européen critiquant Ankara pour ses atteintes à l'Etat de droit, déplorant en outre l'absence de progrès sur la modernisation d'un accord d'union douanière.
Lors d'un sommet du Conseil européen à Bruxelles, les dirigeants du bloc ont exprimé jeudi leur "préoccupation" concernant les atteintes aux droits fondamentaux en Turquie, en pleine dérive autoritaire du président Recep Tayyip Erdogan.
Ils ont aussi proposé de rallonger de plusieurs milliards d'euros l'aide financière fournie à la Turquie pour l'accueil de près quatre millions de Syriens.
Mais les critiques concernant l'Etat de droit et l'absence d'engagements concrets sur certains points, comme la modernisation de l'union douanière entre Ankara et l'Union européenne, ont déçu la Turquie, qui avait tendu un rameau d'olivier aux pays européens avant ce sommet.
"Les conclusions (du sommet européen) concernant la Turquie sont éloignées des mesures attendues et nécessaires", a ainsi réagi vendredi le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.
"La Turquie a fait bien plus que ce qui lui incombait pour faire baisser les tensions et relancer le dialogue et la coopération", a ajouté le ministère, reprochant à l'UE son "absence de bonne volonté".
Le ministère turc a aussi estimé que "réduire la coopération migratoire à ses aspects financiers est une grosse erreur" et appelé à une "coopération plus étroite".
Concernantle dossier chypriote, l'Union européenne avait averti Recep Tayyip Erdogan qu'elle refusait toute solution à deux Etats pour cette île divisée, avant un déplacement du président turc sur l'île le 20 juillet pour l'anniversaire de l'opération militaire Attila qui a conduit à sa partition.
"Jamais nous n'accepterons une solution à deux Etats. Je l'ai dit au président Erdogan lors de notre dernier entretien téléphonique et nous allons observer avec attention le déroulement de sa visite à Chypre le 20 juillet", a déclaré la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, à l'issue d'un sommet européen à Bruxelles.
Le président du Conseil européen Charles Michel a également martelé cette position. "La relation avec la Turquie s'est améliorée. Nous avons constaté une désescalade, mais peu de progrès ont été réalisés concernant Chypre et cela est décevant", a commenté Mme von der Leyen.
Les dirigeants européens ont invité Recep Tayyip Erdogan à lever les derniers obstacles pour renouer les relations après une année de fortes tensions.
Ils ont insisté sur leur attachement à "un règlement global du problème chypriote sur la base d'une fédération bicommunautaire avec des droits politiques égaux, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies".
L'île méditerranéenne est divisée depuis que son tiers-nord a été envahi en 1974 par la Turquie, en réaction à un coup d'Etat de nationalistes chypriotes grecs qui souhaitaient la rattacher à la Grèce. Les négociations sur une réunification de l'île sont au point mort depuis 2017.

R. I.


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