Algérie

La Tunisie tourne la page de l'instabilité



La Tunisie tourne la page de l'instabilité
C'est en fin d'après-midi d'hier que le cabinet-bis du nouveau chef de gouvernement, Mehdi Jomaâ, désigné le 10 janvier par la classe politique, a vu le jour. Après une première tentative avortée en raison des divergences sur le principe de révision des règles de motion de censure du gouvernement par l'Assemblée et aussi l'identité du ministre de l'Intérieur, l'avènement du gouvernement technocratique et indépendant a pris forme après la décision présidentielle de renouveler la confiance à l'ancien ministre de l'Industrie. Il doit maintenant obtenir la confiance de l'Assemblée constituante. La percée gouvernementale appelle, nécessairement, le jour même du vote de la Constituante, à la consécration du compromis pour fermer la douloureuse transition. Des motifs d'espoir ' « Je suis content, c'est une bonne Constitution qui met en place la démocratie en Tunisie », a commenté l'élu de la région de Siliana, Iyed Dahmani. Après deux années de débats houleux et trois semaines de séances plénières (du 3 au 23 octobre) ininterrompues, l'esprit de compromis a largement prévalu pour sortir de l'impasse et entériner une Constituante adoptée article par article. Des avancées notables, en matière de référents identitaires et religieux, ont permis de substituer à la logique de confrontation une dynamique de construction démocratique aux antipodes des visions antagoniques de la coalition menée par la formation majoritaire d'Ennahda et une opposition laïque acquise au projet républicain et moderniste. En son préambule, la loi fondamentale, qui s'inspire de la Constitution de 1959, réaffirme « l'attachement de notre peuple aux enseignements de l'Islam » et définit la Tunisie comme « un Etat libre, indépendant et souverain ». Les équivoques sur la place controversée de l'Islam ont été levées. En même temps, « la liberté de croyance et de conscience » (article 6) est garantie, tout en bannissant « toute atteinte au sacré » et les « appels à l'accusation d'apostasie ». Dans le chapitre sensible des « droits et libertés », inhérents à la liberté d'expression sous toutes ses formes, la principale innovation réside dans la reconnaissance de la « parité dans les assemblées élues » et l'égalité « sans discrimination » entre les « citoyens et citoyennes ». Dans son ensemble, la Constituante, instituant le bicéphalisme, a forgé la gestion consensuelle et équilibrée de la transition. Elle instaure le partage du pouvoir entre le président de la République, élu au suffrage universel et disposant de l'initiative des lois, et le chef de gouvernement, rendu responsable devant le gouvernement. La nouvelle Tunisie a tourné résolument la page sombre des années d'incertitudes et d'instabilité.




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