Algérie

La Tunisie sous couvre-feu


La Tunisie sous couvre-feu
L'Etat tunisien a décidé d'instaurer le couvre-feu dans la capitale tunisienne et dans plusieurs régions du pays. Cette mesure intervient après la flambée de violence qui a secoué ces deux derniers jours le pays. Plusieurs édifices publics ont été saccagés et incendiés, 66 policiers ont été grièvement blessés, alors que 162 personnes ont été arrêtées au cours des affrontements ayant opposé des militants islamistes aux forces de l'ordre.
Selon des sources hospitalières, un «salafiste» a été tué par balles dans la ville de Sousse. Afin de rétablir l'ordre général, le gouvernement a décidé également de reporter à une date ultérieure les manifestations culturelles et sportives, prévues ce vendredi. Un jeune homme de 22 ans, Fethi El Aouini, appartenant au mouvement salafiste, est décédé de ses blessures après avoir été atteint de balles dans la tête lors d'affrontements mardi entre des groupes salafistes et les forces de l'ordre. Intervenant devant l'Assemblée nationale, le ministre de l'Intérieur a accusé ouvertement le mouvement des «salafistes» d'être à l'origine des troubles à l'ordre public. Le ministre est revenu sur les incidents, indiquant que tout a commencé par l'incendie au Tribunal de première instance de Tunis 2 à Sijoumi avant que les casses ne se propagent à plusieurs autres zones à Tunis, aux banlieues et même à l'intérieur du pays. La Marsa, la Cité Ettadhamen, Douar Hicher, Carthage Byrsa, le Palais Abdellia, El Attar, Kalâat El Andalous, Jendouba et plusieurs autres endroits du pays.Les assaillants n'y sont pas allés de main morte puisqu'ils utilisent les armes blanches, les sabres, les gros bâtons, les cocktails Molotov. Ils visent, essentiellement, les sièges de police, de la Garde nationale et autres sièges de certains partis (PDP et Watad) et de l'UGTT. Quant à l'identité des agresseurs, le ministre de l'Intérieur révèle qu'ils appartiennent à des catégories différentes, dont notamment des salafistes, des délinquants «professionnels» récidivistes et des éléments «résidus de l'ancien régime». Des journalistes tunisiens ont accusé directement le ministre des Affaires religieuses d'avoir incité les «salafistes» à descendre dans la rue. «Les violences ont débuté quelques minutes seulement après votre intervention à la Télévision par laquelle vous avez dénoncé les tableaux présentés dans la manifestation des arts organisé à Tunis et qui, selon vous, ont porté atteinte aux valeurs de l'islam», a lancé un journaliste au ministre. Le couvre-feu a pour but d'interdire les attroupements et les rassemblements afin d'éviter tout débordement. Malheureusement, les autorités du pays ne pourront pas annuler ou reporter la prière du vendredi car c'est à partir des centaines de mosquées que le mot d'ordre appelant à la révolte a été donné. Les Tunisiens retiennent leur souffle et craignent le pire ce vendredi. A travers des vidéos insérées sur Internet et surtout par le biais des réseaux sociaux, un chef islamiste a appelé les Tunisiens à se révolter après la fin de la prière. «Préparez-vous pour un soulèvement populaire après la prière du vendredi» a lancé le chef islamiste. Dans son discours, Abou Ayoub a incité les islamistes à attaquer les chaînes de télévision et n'a pas manqué également de s'adresser au Président Moncef el Marzouki, l'accusant d'avoir failli à ses promesses. Abou Ayoub a conclu son discours en donnant un ultimatum aux forces de l'ordre, les invitant à choisir entre l'un des camps, selon lui, à savoir : les mécréants ou les islamistes. L'émir islamiste a terminé sa vidéo par une citation coranique appelant les Tunisiens au «Djihad». Malgré la mobilisation des forces de sécurité, les Tunisiens retiennent leur souffle et s'attendent au pire ce vendredi.


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