Algérie

La Tunisie se mobilise pour deux journalistes enlevés en Libye



La Tunisie se mobilise pour deux journalistes enlevés en Libye
L'annonce de la mort de Sofiène Chourabi et Nadhir Ktari, publiée avant-hier par un site proche de Daech, Derna, a poussé à l'extrême les craintes entourant le sort de ces deux journalistes tunisiens kidnappés depuis le 7 septembre dernier dans l'est libyen. Toutefois, la suite des événements laisse planer le doute sur la véracité de l'information.Hier, la Tunisie médiatique et politique était mobilisée pour la cause des journalistes emprisonnés en Libye depuis septembre dernier. A cheval entre l'espoir et la peine, les journalistes et la société civile ont organisé des manifestations dans plusieurs villes (Tunis, Sousse, Sfax, Monastir, Gafsa, Le Kef, etc.) pour condamner le terrorisme et réclamer la libération des journalistes. «Le gouvernement tunisien doit faire preuve de plus de fermeté sur ce dossier», a déclaré le président du Syndicat national des journalistes tunisiens, Néji Bghouri, lors d'une intervention pendant le meeting organisé devant le théâtre municipal.Liberté séquestréePour sa part, le président de la République, Béji Caïd Essebsi, a reçu les familles de Sofiène Chourabi et Nadhir Ktari. «Le Président nous a affirmé que l'Etat est en train de tout faire pour sauver les deux journalistes», a déclaré le père de Chourabi à sa sortie de l'entrevueavec le président Caïd Essebsi. Du côté du gouvernement, la cellule de crise, installée depuis des mois, a multiplié ses contacts en Libye.«Rien ne confirme que les deux journalistes aient été tués. Mais, rien ne prouve qu'ils sont en vie», souligne perplexe Fayçal Gouia, secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères. Même la société civile et les hommes d'affaires, ayant des contacts en Libye, sont sur ce dossier. Tout le monde croise les doigts.Tout a commencé par une information, relayée par la télé France 24, avant-hier vers 17h, qui a vite fait le tour de tous les médias du monde. La publication contenait une photo des deux journalistes au moment de leur arrestation en septembre dernier. Ils étaient en vêtements d'été. Il y avait aussi une prétendue vidéo de leur passage aux armes. Mais la photo était noire et ne laissait rien filtrer, ses détails étant soigneusement effacés.Depuis cette annonce, tout le monde n'a pas cessé de s'interroger sur la véracité des faits et ce fut la course aux preuves, ce que le même site de Derna a cherché à apporter, en publiant, en début de soirée, une photo de deux cadavres présentés comme ceux des deux journalistes. Mais, l'analyse de cette présumée preuve a montré qu'il s'agit d'une photo prise en 2013 en Syrie suite à un assassinat perpétré par Jabhat Al Nosra.La photo originale a même été reproduite sur les réseaux sociaux. S'agit-il pour autant d'une preuve signifiant que Sofiène et Nadhir sont encore en vie ' Il est à rappeler que le recoupement des différentes informations montre que les deux journalistes ont été enlevés une première fois, début septembre, du côté d'Ajdabya, dans la région du croissant pétrolier alors qu'ils travaillaient dans la zone, qui venait de reprendre l'activité après des mois de sit-in.Les gardes des établissements pétroliers les avaient alors libérés après trois jours de détention. Sur le chemin du retour, Chourabi et Ktari auraient été kidnappés par des brigands qui les auraient «vendus» à des milices de Derna, intéressées par les dividendes politiques d'un tel rapt. La liberté d'expression est séquestrée, encore une fois.




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