Avec l'entrée en vigueur prochainement de l'accord préférentiel signé en 2008
entre l'Algérie et la Tunisie,
les échanges commerciaux entre les deux pays devront connaître «un nouveau
souffle». C'est ce qu'a affirmé jeudi à Alger le ministre du Commerce, M. Mustapha
Benbada, dans une déclaration à la presse au terme
d'un entretien avec le ministre tunisien du Commerce et Tourisme, M. Mahdi Hawas.
Le ministre algérien assure que
les mécanismes d'application de cet accord sont presque achevés. «Nous
souhaitons qu'à partir du mois de juin, les procédures seront prêtes et nous
pourrons ainsi donner un nouveau souffle aux échanges commerciaux entre les
deux pays», a expliqué M. Benbada. Ce dernier a
précisé que son entretien avec le ministre tunisien a porté essentiellement sur
les échanges commerciaux entre les deux pays, et de leur progression au cours
des cinq dernières années. Il a relevé, à cet effet, que les échanges
commerciaux entre les deux pays ont atteint 700 millions de dollars en 2010, soit
le triple du niveau enregistré au début des années 2000. De son côté, le
ministre tunisien a indiqué que la liste des produits soumis aux taxes
douanières et ceux qui en sont exonérés, dans le cadre de l'accord préférentiel,
a été au centre de son entretien avec M. Benbada. «Nous
avons discuté de l'accord préférentiel d'échanges commerciaux signés entre
l'Algérie et la Tunisie
en 2008 et amendé en 2010, ainsi que de la liste des produits qui sont soumis
aux taxes douanières et ceux qui sont exonérés», a-t-il ajouté. «Cet accord
prend en considération la stratégie globale de l'Algérie qui vise à protéger, naturellement,
ses industries locales, que nous respectons», a-t-il expliqué.
M. Hawas
a d'autre part souligné que les accords préférentiels entre l'Algérie et la Tunisie, ayant connu un nouvel
amendement dont les détails seraient dévoilés «avant juin», seront «plus
favorables» que ceux existant entre la Tunisie et l'Union européenne (UE). «Nous avons
constaté que nos accords avec l'UE étaient plus favorables que ceux signés avec
l'Algérie. Aujourd'hui nous sommes arrivés à un accord bilatéral sur la
révision de ces derniers dont les détails seront connus avant juin», a-t-il
souligné.
A une question sur les attentes de
la Tunisie
vis-à-vis de l'Algérie dans le domaine de la coopération, M. Hawas a répondu: «Notre gouvernement a déjà beaucoup reçu
de l'Algérie puisque lors de sa première sortie à l'étranger, notre Premier
ministre a choisi de se rendre en Algérie...» assure le ministre tunisien. Ce
dernier affirme que la Tunisie
s'est rapprochée encore plus de l'Algérie. «Comme c'est le cas en Algérie, nous
avons maintenant la possibilité de s'exprimer librement en Tunisie et nous
sommes sur la voie d'une démocratie comme celle que vivent les Algériens depuis
plusieurs années déjà», a-t-il dit.
Concernant le projet de
réalisation d'une liaison maritime reliant les deux pays, M. Hawas a dit: «J'espère que nous allons avoir de bonnes
nouvelles et avec des offres attractives dans les prochaines semaines». Evoquant
les répercussions de la «révolution du jasmin» sur l'économie tunisienne, M. Hawas a indiqué que cette dernière a subi «des pertes de
quatre milliards de dollars durant les quatre derniers mois alors que les
prévisions de croissance sont passées de 5,5% à 1-1,5%». Cette régression «exposera
sans doute le pays, qui compte actuellement 700.000 demandeurs d'emploi dont 200.000
universitaires, à des problèmes liés à la croissance et à l'emploi», selon le
ministre qui affirme tout de même que «le pire est passé».
Présents à la conférence de presse,
des représentants d'agences de voyages algériennes ont assuré que la Tunisie «restera la
destination privilégiée des touristes algériens». Ces opérateurs ont toutefois
appelé les autorités tunisiennes à offrir toutes les garanties, notamment sécuritaires,
à ces touristes, surtout au niveau du transport routier et aux frontières. La
réponse du ministre tunisien était rassurante: «Ne vous inquiétez pas, il n'y
aura même pas de cordon sécuritaire parce que ce n'est pas nécessaire. Je peux
aussi vous assurer que Algériens et Tunisiens seront traités à un même pied
d'égalité», a-t-il soutenu.
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Posté Le : 28/05/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Djamel Belaïfa
Source : www.lequotidien-oran.com