Algérie

La Tunisie joue la start-up pour attirer les investisseurs



La Tunisie joue la start-up pour attirer les investisseurs
La Tunisie s'est présentée avant-hier en start-up de la démocratie en appelant des investisseurs internationaux, réunis à Tunis, à reprendre confiance en ce pays dont l'économie souffre depuis la révolution de 2011.Investir en Tunisie, dans cette start-up, c'est investir dans la démocratie, consolider la paix et la sécurité, a affirmé le chef du gouvernement tunisien Mehdi Jomaa devant les représentants d'une trentaine de pays, d'une vingtaine d'institutions internationales et de nombreuses entreprises privées.Oui, l'économie tunisienne est une start-up. Je vous invite à y investir, à lui faire confiance, a renchéri le Premier ministre français Manuel Valls, co-organisateur de la conférence.A l'heure où le chaos menace la Libye, où la barbarie sévit en Irak et en Syrie, la Tunisie a besoin de tout notre soutien pour continuer à avancer sur le chemin de la démocratie, a-t-il ajouté. Aux investisseurs, la Tunisie a présenté 22 grands projets d'un coût total d'environ 12 milliards de dinars (plus de 5 milliards d'euros). Parmi eux figurent la réalisation d'un port en eau profonde à Enfidha, au sud de Tunis, et la construction d'un barrage dans le nord-ouest du pays.Le ministre de l'Equipement Hédi Larbi a indiqué à la presse à la clôture de la conférence que des institutions et entreprises avaient déjà manifesté leur intérêt pour les 22 projets, une très bonne surprise selon lui.Les possibilités d'investissements dans plusieurs secteurs, dont l'industrie, l'énergie, le transport et le tourisme ont également été mises sur la table pour le secteur privé.Aujourd'hui la Tunisie se présente à vous avec une vision économique claire, des choix stratégiques, des secteurs porteurs et des projets structurants, a assuré M. Jomaa.Mais au-delà du financement de projets, le principal objectif de la conférence est de rétablir la confiance des investisseurs et bailleurs de fonds, qui réclament un programme de réformes économiques structurelles.Nous avons oublié l'économie durant ces trois dernières années, mais l'économie ne nous a pas oubliés, a dit M. Jomaa. Car l'instabilité, le chômage, les crises politiques et les mouvements sociaux ont nourri l'anémie économique. Promesse de réformes La Tunisie n'a ainsi enregistré que 2,1% de croissance au premier semestre, un niveau inférieur à celui de 2013 et insuffisant pour résorber le chômage, d'autant que les caisses de l'Etat sont vides. M. Jomaa a affirmé sa détermination à accélérer les réformes, notamment dans les domaines fiscaux, bancaire et des aides de l'Etat, particulièrement dans le secteur énergétique. Il a aussi promis un redressement des entreprises publiques et la lutte contre l'économie informelle. Pour Jacob Kolster, directeur régional Afrique du Nord à la Banque africaine de développement (BAD), ce qu'on attendait depuis un moment (...), c'est une vision claire de la Tunisie sur l'économie, et c'est ce qu'on a eu aujourd'hui. Maintenant, et c'est ce qu'on a tous soulevé, ce qui est important (...) c'est l'exécution de la vision, a-t-il dit, en jugeant nécessaire d'ouvrir, de libéraliser l'économie, de laisser jouer les acteurs privés et de réinstaller la confiance dans la sécurité. Les autorités tunisiennes vantent régulièrement, malgré les soubresauts qu'a connus le pays depuis la révolution de 2011, la réussite de la transition politique. Elles mettent en avant l'adoption d'une Constitution consensuelle et le dialogue national qui a permis à une classe politique très divisée de s'entendre sur une sortie de crise après, notamment, l'assassinat d'opposants en 2013 et des attaques contre les forces de sécurité. Depuis la démission en janvier du cabinet mené par les islamistes d'Ennahda, un gouvernement de technocrates tient les rênes du pays. Des élections législatives et présidentielle sont prévues respectivement les 26 octobre et 23 novembre pour doter la Tunisie d'institutions pérennes.Le gouvernement devant en principe céder la place à une nouvelle équipe après les élections, le moment choisi pour organiser la conférence a suscité des interrogations.Notre but n'est pas de tracer les lignes des priorités du prochain gouvernement. Mais il reste que les priorités économiques seront aussi des défis pour les prochains gouvernements, a répondu le ministre des Finances Hakim Ben Hammouda.




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