Algérie

La Tunisie face aux incertitudes : Marzouki dénonce les «ennemis de la démocratie»



«Aujourd'hui, le combat se déroule entre la démocratie et ses ennemis, ceux qui ont toujours soutenu la dictature (de Ben Ali renversé en janvier 2011, ndlr.). Ne peut pas àªtre démocrate celui qui refuse le verdict des urnes et entrave la réalisation des aspirations du peuple à  une vie digne et libre», a-t-il dit par allusion à  certaines figures politiques et des médias
Sans préciser exactement qui il visait, M. Marzouki a accusé les critiques de s'entendre pour tenter de ramener le pays à  une époque révolue, et a prôné une éthique «absente chez les ennemis de la démocratie, et qui seule permet le respect des différences».
La scène politique en Tunisie est marquée par des tiraillements entre la coalition au pouvoir –le mouvement islamiste Ennahda, vainqueur des élections pour l'Assemblée constituante, et ses deux partenaires de gauche, le Congrès pour la République (CPR) et Ettakatol – et l'opposition minoritaire à  l'Assemblée nationale constituante (ANC).  Danger salafiste   Cette opposition est composée surtout de partis de gauche et laïcs comme le Parti démocrate progressiste (PDP), le Mouvement Ettajdid et le Parti communiste des ouvriers (PCOT).Le Premier ministre, l'islamiste Hamadi Jebali, avait accusé, mi-février, sans les désigner, des «forces politiques qui cherchent à  entraver l'action du gouvernement». «Nous savons ce qui se trame en catimini et nous disposons d'informations sûres», avait dit de son côté Abdelkarim Harouni, ministre du Transport.   Des figures de l'opposition ont sévèrement critiqué le gouvernement accusé de laxisme à  l'égard des salafistes et d'opacité.
La démission du cabinet provisoire a été un des slogans d'une manifestation le 25 février à  l'appel de la centrale syndicale (UGTT) ralliée par plusieurs partis de l'opposition. Rendant un vibrant hommage aux cybernautes et blogueurs pour leur action contre la dictature, le président tunisien les a incités à  poursuivre le combat pour la démocratie. M. Marzouki recevait, hier, la famille de Zouhair Yahyaoui pour un hommage posthume au cyberdissident décédé le 13 mars en 2005 à  la suite d'un infarctus. Fondateur d'un journal satirique en ligne TuneZine et écrivant sous le pseudonyme «Ettounsi » (Le Tunisien), Zouhair avait défié le régime de Ben Ali. Il avait été condamné en 2002 à  deux ans et six mois de prison, et torturé à  maintes reprises. Libéré fin 2003, il est décédé le 13 mars 2005, journée désormais consacrée à  la cyberliberté dans le pays.   

 


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