Algérie

La Tunisie face à une nouvelle forme de terrorisme



La Tunisie face à une nouvelle forme de terrorisme
Les faits relatés par des correspondants locaux des radios ont souligné qu'une alerte a été transmise au poste de la Garde nationale de Jendouba-Sud, vers 1h hier, signalant qu'un groupe de bandits procédait à des braquages dans la région de Oued Manaâ (60 km de la frontière algérienne).TunisDe notre correspondantUne patrouille a été alors dépêchée sur les lieux. Mais il s'est avéré que c'était un guet-apens contre les forces de l'ordre. En effet, un groupe de quatre terroristes a accueilli la patrouille par des tirs nourris, tuant deux agents et blessant deux autres. Les terroristes ont emporté les armes des membres de la patrouille.Forte mobilisationLe même groupe de terroristes s'est auparavant attaqué à une voiture, R5, rouge, en simulant un faux barrage sécuritaire dans la même région. Les terroristes ont tiré sur les occupants de la voiture, tuant un agent des services pénitentiaires et un citoyen. Un agent de la sécurité civile et un autre citoyen ont été blessés. Une fois leur forfait contre les forces de l'ordre accompli, les terroristes se sont dirigés vers la frontière algérienne avec la voiture rouge. Ce véhicule a été retrouvé hier matin, à 7 km loin du terrain des incidents dans la région de Soueni, pas loin de la montagne boisée Ahirech.L'alerte a été vite donnée et des opérations de ratissage dans la région ont été lancées avec l'aide d'un hélicoptère militaire. De gros moyens sont déployés pour essayer d'arrêter les terroristes. Dans un communiqué publié hier en milieu de journée, le ministère de l'Intérieur a toutefois demandé aux médias de ne pas divulguer les détails des opérations de ratissage pour davantage d'efficacité.Le porte-parole du ministère, Mohamed Ali Laroui, a en outre indiqué que trois terroristes ont été reconnus parmi le groupe de Jendouba, qui serait composé d'un minimum de cinq membres. Les deux autres seraient algériens, toujours selon Laroui. D'après un médecin de l'hôpital, où ont été transportés les blessés et les corps des victimes, l'un des martyrs a été atteint de 17 balles. «La situation des blessés est stationnaire. Leur vie n'est pas en danger», a-t-il poursuivi. Pour sa part, le secrétaire général adjoint du Syndicat des forces de la sécurité intérieure, Lotfi Ayadi, a précisé au correspondant sur place de la Radio Shems FM que, selon l'agent de la Protection civile blessé dans le faux barrage, l'un des terroristes serait un voisin à lui.Toujours selon le même récit, ce terroriste, qui a tué l'agent des services pénitentiaires, serait l'un des membres du groupe des salafistes djihadistes qui a été libéré en septembre dernier par le juge d'instruction après les attaques perpétrées contre des postes des forces de sécurité de la région. Comme il fallait s'y attendre avec les découvertes successives de lots de tenues sécuritaires et militaires dans les caches des terroristes, les faux barrages et les fausses descentes sont à l'ordre du jour des groupes terroristes tunisiens. Avec l'incident d'avant-hier, il s'agit d'une entrée en matière de cette nouvelle option.Renforcer la veille citoyenne Toutefois, «une telle phase nécessite une organisation aguerrie et bien fournie, y compris sur le plan numérique, et un soutien logistique puissant, ce qui me paraît inexistant chez les terroristes tunisiens», estime le politologue spécialiste des groupes terroristes, Néji Jalloul. «A mon avis, les terroristes ont exploité l'élément-surprise pour prendre le dessus sur les forces de l'ordre lors de cette opération. Mais ce ne sera plus le cas à l'avenir, surtout que les terroristes ne bénéficient pas de soutien sur le terrain. Loin de là, la population locale est dans son écrasante majorité opposée à ces actes terroristes», poursuit-il.Le professeur Jalloul préconise de renforcer la veille citoyenne pour lutter contre le terrorisme. «L'option sécuritaire ne peut réussir sans la vigilance citoyenne», insiste-t-il en guise de recommandation. Par ailleurs, le porte-parole du parquet de Tunis a déclaré que l'opération de Jendouba est une réaction contre les récentes opérations réussies à Raoued et Borj Louzir qui ont décapité les terroristes en éliminant leurs principaux leaders. La Tunisie est toujours à la croisée des chemins.




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