Les relations algéro-tunisiennes ont été tout le temps caractérisées par une particularité dont l'histoire et la fraternité ont pris le dessus sur toutes les considérations. Ce n'est pas étonnant que la nature des rapports entre les deux pays frères se maintienne et se consolide davantage. La visite d'Etat du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a réaffirmé les liens historiques entre les deux pays voisins et frères. Les enjeux politiques et économiques qui touchent la région, se traduisent par une interaction directe entre l'Algérie et la Tunisie. La Tunisie a connu une situation politique un peu particulière en 2011, c'était une conjoncture très grave, qui a failli faire vaciller la Tunisie vers un scénario chaotique et dramatique. Cette situation qui se déroulait à quelques encablures de la frontière algérienne, avait provoqué un contexte qui allait affecter la région et le voisinage direct. La Libye, elle, en a payé le prix lourdement et dramatiquement, c'est dire que les enjeux de la région peuvent rapidement affecter et ébranler les pays voisins et avec qui les frontières sont très étroites. La Tunisie et l'Algérie s'entendent sur la majorité des questions stratégiques qui touchent aux intérêts des deux Etats. Surtout que ces derniers temps l'on assiste à une évolution dangereuse dans la région de l'Afrique du Nord. L'Algérie et la Tunisie se placent en porte-à-faux par rapport au Maroc sur la question de la normalisation avec l'entité sioniste. Cette nouvelle évolution de la géopolitique dans la région a poussé les deux pays respectifs à revoir la coopération dans le cadre de l'Union du Maghreb arabe (UMA). La coopération algéro-tunisienne est en train de prendre une autre trajectoire, celle de se démarquer de l'ancienne approche qui prenait comme feuille de route les accords contenus dans la convention de l'UMA. La nouvelle conjoncture, qui imprime la région, impose à l'Algérie et à la Tunisie de revoir le mode opératoire quant à l'union et au travail commun sur le plan économique, diplomatique et géostratégique.La Tunisie était face à une crise interne qui l'a affaiblie sur le plan économique et financier. Cette crise à impacté la situation politique et sociale du pays. Mais la grande menace, c'était la déferlante islamiste et ses alliés «printanistes» dont la démarche ne visait pas la stabilité de la Tunisie, mais de faire d'elle un instrument pour déstabiliser l'Algérie et le reste des pays de la région. La venue du nouveau président, Kaïs Saïed, et d'une manière légitime et démocratique, a chamboulé les cartes de l'alliance sacro-sainte entre le mouvement Ennahdha de Rached Ghannouchi et de Moncef Marzouki et les autres partis qui ont fait du blocage de l'Exécutif un mode opératoire. Le blocage institutionnel a été lourd de conséquences pour le peuple tunisien, c'était la domination tous azimuts d'Ennahdha sans pour autant permettre au peuple tunisien d'avoir accès à ses droits élémentaires, à savoir le travail, la vie décente et la stabilité politique. Le président actuel, Kaïs Saïed, a su renverser la donne, en gagnant la bataille de la confiance et de la crédibilité que son peuple lui a exprimées. Cette nouvelle étape a permis au président tunisien, Kaïs Saïed, de répondre à l'enjeu politique crucial qui taraudait le peuple et l'Etat tunisien, à savoir de casser avec l'immobilisme politique qui frappait de plein fouet les institutions tunisiennes, et rompre avec les anciennes alliances que le mouvement islamiste d'Ennahdha et ses alliés voulaient consacrer comme une stratégie dans ses relations diplomatiques et politiques. L'Algérie n'affiche pas une approche d'hégémonie avec ses voisins, elle cherche à faire asseoir une démarche dont le respect mutuel et l'échange diplomatique, économique et stratégique, se fera sur la base du respect de la souveraineté du pays et ne pas s'immiscer dans les affaires internes des autres pays. Cette devise arrange la Tunisie qui a connu ce chantage et cette pression. D'où la position constante de l'Algérie consistant à défendre la Tunisie et ne pas permettre que la Tunisie soit la proie des étrangers. Il s'agit d'un prolongement naturel, c'est-à-dire que l'Algérie est concernée par la stabilité de la Tunisie et vice versa.
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Posté Le : 18/12/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Hocine NEFFAH
Source : www.lexpressiondz.com