La Tunisie en dialogue prépare un nouveau chef de gouvernement et une Constitution

Les islamistes d'Ennahda ont reculé devant la pression de la rue et de l'opposition (DR)Les participants au dialogue national sont parvenus tard dans la nuit de vendredi à samedi, à créer une « commission du processus gouvernemental », a annoncé samedi Houcine Abassi, secrétaire général de l'Union générale tunisienne du Travail (UGTT), le principal médiateur de ces pourparlers à huis clos. Cette commission se compose de cinq membres : Ameur Laarayedh, directeur du bureau politique du parti islamiste Ennahdha (à la tête de la coalition tripartite au pouvoir), Maya Jéribi secrétaire générale du Parti républicain, Kamel Morjane président du parti "Initiative", Mohamed Hamdi secrétaire général de l'Alliance démocratique et Hichem Hosni député du Parti populaire progressiste.
Trois comités seront formés au sein de la commission du processus gouvernemental. Ils représenteront respectivement la Troïka (coalition tripartite au pouvoir dirigée par Ennahdha), le "Front de salut national" (principale alliance de l'opposition lancée le 25 juillet dernier) ainsi que les autres partis participants au dialogue national.
Des noms pour un bail au palais du gouvernement
Selon le dirigeant du Front de Salut national, Samir Taieb, la commission du processus gouvernemental a entamé ses travaux samedi, avec l'examen des candidatures au poste de chef du gouvernement. Chaque parti a proposé un nom, a-t-il souligné. De son côté, Houcine Abassi, a précisé que les propositions des partis sur les candidats à la présidence du gouvernement seront reçues par la commission du processus gouvernemental jusqu'à aujourd'hui dimanche à midi. La commission va examiner ces propositions et élaborer un rapport qui sera ensuite soumis par le Quartet (UGTT, Utica, LTDH et Ordre des avocats) aux chefs des partis participants au dialogue, a expliqué le SG de l'UGTT.
Parmi les personnalités pressenties pour le poste de chef du gouvernement, citées par certains médias locaux, figurent l'ex- ministre de la Défense Abdelkarim Zbidi, l'ancien ministre des Finances du gouvernement post-révolution Jalloul Ayed, l'ancien ministre du président déchu Ben Ali de la coopération internationale, Nouri Jouini, ainsi qu'Ahmed Mestiri, ancien ministre sous l'ère du premier président de la Tunisie Habib Bourguiba en plus de deux gouverneurs de la Banque centrale de Tunisie Kamel Nabli et son successeur Chedly Ayari (en cours de mandat). Les participants au dialogue national ont une semaine pour trouver un consensus autour d'un nouveau chef de gouvernement indépendant.
Le lourd chantier de la Constitution
L'autre tâche délicate à laquelle seront confrontés les participants au dialogue national, est la rédaction de la Constitution. Samedi, les négociateurs des différents partis se sont retrouvés en début d'après-midi pour créer une commission d'experts devant apporter une assistance à la finalisation de la Constitution, en cours d'élaboration depuis deux ans et qui doit être adoptée dans un mois.
Le président de l'Assemblée Nationale constituante (ANC), Mustapha Ben Jaâfar a indiqué lors d'une conférence de presse tenue samedi que des mécanismes seront mis en 'uvre pour accélérer l'approbation de la nouvelle constitution. Parmi ces mécanismes, l'amendement du règlement intérieur pour réduire le nombre des points d'ordre et le temps perdu. Des séances nocturnes pourraient également avoir lieu, a-t-il indiqué. "Nous serons fiers de notre Constitution car elle sera celle des libertés", a-t-il promis.
L'ANC a sept jours, selon la feuille de route du Quartet, pour former la commission électorale qui aura la charge d'organiser les prochaines élections législatives et présidentielles.