Algérie

La Tunisie dans la tourmente


La Tunisie dans la tourmente
La formule d'un confrère annonçant «un compromis à la tunisienne», concernant l'adoption par l'Assemblée constituante tunisienne du préambule de la future Constitution, pouvait prêter à différentes lectures. Certains la trouveront peu satisfaisante, mais elle renseigne sur l'état actuel de ce pays où le débat est souvent dominé par la violence, celle-ci n'étant pas toujours l'ultime recours de ceux qui n'ont plus peur. Encore fallait-il expliquer aux uns et aux autres ce qu'est une Constituante, en tout cas pas un faiseur de miracles. Ceux qui y croyaient en sont désespérés, avec des horizons plombés par cette phase d'incertitude. La violence, qui n'en est que la conséquence, est d'autant plus présente qu'elle destine la Tunisie à des lendemains pénibles, alors que selon ses propres analystes, elle ne peut plus se permettre une deuxième année «blanche». Tous les efforts déployés actuellement par ses dirigeants consistent à sauver la saison touristique, un secteur-clé de l'économie tunisienne, synonyme de reprise, mais aussi d'assurance pour l'avenir.
Tout cela paraît remis en cause, sinon sérieusement compromis, en raison de la violence qui n'est plus limitée cette fois aux zones connues pour être des places fortes de la contestation. Une très forte pression s'exerce sur les autorités par une population qui veut tout et tout de suite, alors que leur marge de man'uvre est restreinte.
En fait, tout est lié et le premier élément en est la stabilité, pour attirer investisseurs et touristes. Comment alors faire accepter cette règle non écrite, il est vrai, par la majeure partie des Tunisiens ' Ou encore comment faire en sorte que ce marasme ne soit pas récupéré et exploité ' C'est tout l'enjeu de la bataille actuelle faite de violence et de casse, amenant les autorités tunisiennes à recourir au couvre-feu sur une bonne partie du territoire, y compris Tunis jusque-là épargnée par une telle mesure. A l'origine de l'explosion de violence, une exposition dont des 'uvres ont été jugées offensantes pour l'islam. Mais ce qui est tout de même remarquable pour les observateurs et inquiétant pour les autorités, c'est que l'embrasement se soit produit simultanément dans plusieurs gouvernorats, tandis que les attaques ciblaient des institutions publiques, des bâtiments de la centrale syndicale UGTT et de partis politiques d'opposition.
Une action organisée, laisse-t-on entendre dans de nombreux milieux en Tunisie, s'interrogeant même sur l'identité des auteurs de cette violence, qualifiés de «salafistes et de groupes de délinquants mêlés» par le ministère de l'Intérieur. Une formule utilisée également par les autorités tunisiennes qui ont dénoncé, hier, les groupes extrémistes mais aussi «l'atteinte au sacré», soulignant à cet égard que «chaque fois que la Tunisie entre dans une phase d'apaisement, de tels évènements resurgissent». Qui y a intérêt et pour quels objectifs, l'instabilité n'en étant assurément pas un '


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