Algérie

La Tunisie à la croisée des chemins Face à une grave crise politique et aux attaques terroristes



La rue ne se fatigue pas !
Sortie n Des milliers de Tunisiens sont sortis dans la rue, la nuit dernière, pour réclamer le départ du gouvernement dirigé par les islamistes d'Ennahda.
«Chokri Belaïd nous a laissé un grand acquis, son amour pour ce peuple qui, aujourd'hui, est venu nombreux honorer sa mémoire», a déclaré, lors de cette manifestation, Besma Khalfaoui, la veuve de l'opposant. La foule continuait d'affluer vers 22H20 (21H20 GMT) au Bardo, une banlieue de Tunis.
Les protestataires dont le nombre dépassait les 40 000 personnes, selon un responsable policier, brandissaient des drapeaux de la Tunisie et scandaient «le peuple veut la chute du régime», ou encore, «le gouvernement va tomber aujourd'hui». D'autres manifestants tenaient aussi le portrait du député de l'opposition, Mohamed Brahmi, dont l'assassinat le 25 juillet est à l'origine de la crise, et de l'opposant Chokri Belaïd, tué il y a six mois jour pour jour, le 6 février. Des représentants de l'opposition ont estimé que le nombre des manifestants était de
100 000 à 200 000 personnes. Aucun incident n'a été signalé au moment où la manifestation touchait à sa fin. Il est à rappeler que les différentes tendances de l'opposition, de l'extrême gauche au centre-droit soutenues par le puissant syndicat UGTT, organisent chaque nuit des rassemblements contre le pouvoir depuis l'assassinat du député Mohamed Brahmi le 25 juillet dernier. Un crime attribué à la mouvance salafiste. Cette dernière manifestation est considérée comme la plus importante depuis le début de la contestation. De nombreux manifestants tenaient des portraits de cet élu et de l'opposant Chokri Belaïd, tué il y a six mois, le 6 février. «C'est un rassemblement (...) pour l'espoir pour une deuxième République dans laquelle les objectifs de la révolution (de janvier 2011) seront réalisés», a jugé Mohsen Marzouk, un dirigeant du parti Nidaa Tounes. Les détracteurs d'Ennahda, le parti islamiste au pouvoir accusé d'être responsable de l'essor des jihadistes, réclament en ch'ur un gouvernement de salut national. Une partie d'entre eux veulent aussi la dissolution de la Constituante dont les travaux sont paralysés depuis des mois. Les islamistes ont rejeté ces revendications, proposant en retour d'élargir la coalition gouvernementale et des élections en décembre. Ni le gouvernement, ni la présidence, ni Ennahda n'avaient réagi dans la soirée, alors que dans les rangs de l'opposition on évoquait une initiative positive mais insuffisante. «C'est une victoire pour la rue, mais ce n'est pas suffisant», a jugé la député Maya Jribi, du Parti républicain. «C'est un premier pas vers l'apaisement (...) mais ce n'est pas suffisant, il faut aller jusqu'à la dissolution de l'ANC et la chute du gouvernement», a souligné Mahmoud Baroudi du parti Massar. La Tunisie ne cesse d'être déstabilisée par l'essor de groupes islamistes violents, mais aussi par des conflits sociaux nourris par la misère, un des facteurs clé de la révolution de 2011.
R. I. / Agences


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