La troupe Inchirah : un talent avéré

Aussi talentueuses que belles dans leurs robes traditionnelles de velours brodées d'or, typiquement constantinoises, les vingt-cinq jeunes musiciennes se sont surpassées dans la «nouba deil», exécutée avec élégance et brio, et rehaussée, en solo, par la magnifique voix de la jeune Djihane. Le public, très connaisseur d'ailleurs, leur a fait une véritable ovation. Une spectatrice nous a ainsi livré ses impressions: «J'ai toujours aimé le malouf; c'est un patrimoine musical qu'il faut absolument sauvegarder; avoir un orchestre féminin, représente une grande fierté pour nous.» En seconde partie, l'orchestre mixte de la même école a séduit les spectateurs avec une nouba «raml meya», agrémentée par un chant liturgique à  la gloire du Prophète. «C'est un art difficile qui nécessite de la recherche et du sérieux, et en tant que musique savante, il est du devoir des responsables de le sauver de la déperdition en désignant des comités d'écriture et de recherche, qui seront supervisés par les chouyoukh encore vivants; jusque-là, nous travaillons uniquement au moyen de l'oralité, rien n'a été fait pour sauver cette musique à  Constantine», déplore le chef d'orchestre, Samir Chawi. Pourtant, beaucoup a été fait pour cette école de la Sonelgaz. Son fondateur, Khaled Zerabi, s'y est investi durant trente ans, et continue toujours, et sans relâche, d'initier les jeunes à  cette musique raffinée. Selon les connaisseurs, le plus grand mérite de son fondateur, Khaled Zerabi, est d'être arrivé à  faire aimer le malouf aux très jeunes enfants, prouvant ainsi que ce n'est pas seulement «une musique pour le troisième âge». A ce propos, nous avons rencontré la benjamine de la troupe, Kamélia Benmahamed, 10 ans. Tenant une petite mandoline entre les mains, elle déclare avec un joli et radieux sourire: «Ce sont mes parents qui m'ont appris à  aimer la musique andalouse, et j'en ferai toute ma vie.»Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â