Algérie

La tripartite en deux temps



La tripartite en deux temps
Particularité de la tripartie cette année. Il y aura celle du 10 octobre prochain comme annoncé par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et celle qui se tiendra à la fin de cette année, évoquée par le secrétaire général de l'Ugta, Abdelmadjid Sidi Saïd. Urgence oblige, la première rencontre sera consacrée à la relance de l'investissement productif national. Ce qui explique son élargissement aux institutions financières. Une rencontre purement économique pour booster l'industrie qui, de l'avis du Premier ministre au cours de sa visite à Médéa, «a enregistré beaucoup de retard par rapport aux années 70». Il faisait allusion à «l'industrie industrialisante» de l'époque. Le ton est ainsi donné et l'orientation des travaux fixée. Il faudra réanimer le tissu industriel du secteur public de l'époque glorieuse. Pas seulement puisque la remise sur pieds devrait surtout permettre d'étoffer le parc des petites et moyennes industries comme autant de «satellites» gravitant autour de la grande industrie. En plus de ce puissant levier, le gouvernement veut également agir pour mieux «industrialiser et exporter la production agricole». Le développement agricole a effectivement atteint, aujourd'hui, un niveau qui exige un accompagnement industriel qui devrait non seulement le prémunir contre une éventuelle rechute mais surtout de le rendre durable. La collecte et la transformation figurent parmi les conditions principales. L'ambition de se lancer dans l'exportation des produits agricoles est un peu plus compliquée. Ce qui est valable pour la pomme de terre dont 300 tonnes ont été exportées par un producteur vers l'Espagne ne l'est pas forcément pour l'ensemble de la production agricole. Ce producteur privé cité par le ministre de l'Agriculture, Abdelouahab Nouri, semble n'être que «l'hirondelle» qui, seule, n'est pas le printemps. D'ailleurs, le ministre confirme qu'il faudra «de nouveaux mécanismes, qui sont à l'étude, pour encourager l'exportation des produits agricoles». A ces deux grands axes autour desquels viendra graviter le nouveau tissu industriel projeté, il faudra beaucoup d'articulations et de connections sans lesquels rien ne sera possible. On pense d'abord au financement d'où la présence des banquiers à la tripartite du 10 octobre. Des banquiers qui disposent certes de surliquidités mais qu'il faudra rassurer du point de vue pénal tout en prenant la précaution de ne pas faire sauter tous les garde-fous. L'exercice n'est pas facile. On pense aussi à ce rôle statique des organismes d'aide et de soutien à la PME tels l'Ansej, la Cnac, Andi, etc qui consiste à valider des dossiers. Il ne serait sûrement pas inutile de mieux dynamiser leur fonctionnement surtout en amont. De promouvoir une interactivité entre eux et les centres de formation professionnelle ainsi qu'avec les universités. De leur permettre d'être en phase avec la régulation préétablie par le ministère de l'Industrie. Laquelle régulation se nourrit de données statistiques des importations et celles de la consommation. Autant de tâches purement techniques qui précèdent la décision politique envisagée par les facilitations des procédures et d'exonérations fiscales. Y compris la bonne idée avancée par la Centrale syndicale de soumettre à autorisation les importations. L'application des décisions qui seront prises lors de la rencontre du 10 octobre dépendra de plusieurs facteurs parmi lesquels nous n'en avons cité que quelques-uns. Il restera, à la tripartite sociale de décembre, d'amender ou pas l'article 87bis du Code du travail définissant la composition du Snmg. Il était donc normal de s'assurer l'outil de travail avant de parier sur le salaire qu'il fournit. Les boeufs d'abord, la charrue ensuite!


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