Algérie

"La triche étouffe le secteur de l'éducation"




C'est depuis de la wilaya d'El-Oued où elle a donné le coup d'envoi au démarrage officiel des examens de fin de cycle moyen ou BEM, que la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, a déclaré la guerre à un problème qui menace les fondements du secteur de l'éducation : la triche aux examens. Bien que récurrent, mais en proportions réduites, ce problème qui menace d'étouffer le secteur, pour paraphraser la ministre, s'est aggravé, en effet, l'année dernière, avec l'utilisation des nouvelles technologies, notamment la 3G. Pour y remédier, cette année, le département ministériel de Benghabrit a pris les mesures nécessaires, dont l'équipement des centres d'examen de brouilleurs de réseaux internet, afin d'empêcher les candidats d'utiliser leurs smartphones. Lors d'une conférence de presse tenue à l'occasion du début des épreuves de fin de cycle moyen, la ministre a, en rassurant quant aux conditions du déroulement de cet examen, appelé à faire prévaloir "la conscience collective et l'éthique professionnelle", en s'adressant beaucoup plus "aux adultes" qu'aux élèves candidats."Tout élève surpris avec son portable sera sanctionné même s'il ne l'utilise pas", a averti la ministre, en rappelant les mesures de coercition déjà prises à l'encontre des fraudeurs, qui encourent "5 années d'exclusion et 10 ans pour les candidats libres, cette année", pour dissuader toute tentative de fraude. "Même les enseignants et les encadreurs sont privés de téléphone à l'intérieur des salles d'examen", a-t-elle ordonné. Et de lancer une sévère mise en garde aux fraudeurs sur les ondes de la Radio nationale : "Nous demandons la compréhension de tous. La triche a étouffé le secteur." Par ailleurs, et concernant les résultats des réformes entreprises dans le secteur, la ministre de l'Education a estimé qu'il est encore tôt pour faire une évaluation des avancées enregistrées. "Les résultats, si je commence en première année, vont avoir lieu dans 9 ans. Donc la chose éducative, quand on fait de la programmation, c'est sur la longue durée", a indiqué Mme Benghabrit, mais, dit-elle, "il faut être confiant, aujourd'hui, si on ne commence pas en tant voulu, il n'y aura pas de résultats, ou, il y aura des résultats en dents de scie".Près de 560 000 candidats ont passé cet examen de fin de cycle moyen, à l'échelle nationale, selon les chiffres officiels. Dans les détails, ils sont donc 559 926 candidats (271 856 garçons et 288 070 filles) à être concernés par les épreuves ; ils seront encadrés par 98 500 enseignants, entre directeurs et inspecteurs.Selon l'Office national des examens et concours (Onec), 2 192 centres d'examen, 18 autres pour le regroupement et le codage, 60 centres de correction et 3 centres de regroupement pour l'annonce des résultats ont été mobilisés pour la session présente. Les candidats concourront pendant trois jours dans neuf matières outre la langue amazighe. La correction des épreuves commencera quatre jours après la fin de l'examen et les résultats seront annoncés en juin, a encore fait savoir le responsable.Sont admis d'office en première année secondaire les candidats ayant obtenu une note supérieure ou égale à 10/20 au BEM. Pour les candidats ayant obtenu moins de 10/20 à cet examen, leur note d'admission au lycée sera comptée sur la somme de la moyenne annuelle de la quatrième année et celle obtenue au BEM divisée par deux.AMAR R.


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