Le coureur Toufik Makhloufi a connu une journée de cauchemar où il a été exclu avec accusation infamante de «mauvaise foi et de manque de combativité» avant d'être réintégré in extremis par la Fédération internationale d'athlétisme. Dans quelle condition aurait-il couru ce 1500 mètres où il a placé tant d'espoirs - de nombreux Algériens aussi qui ont cru voir en lui un nouveau Morceli -, les lecteurs le savent désormais. Un bon résultat serait presque miraculeux et n'appartiendra qu'au seul athlète. Car de cette participation aux Jeux olympiques émaillée de quelques faits scandaleux et indignes, c'est une image peu enviable de désordre et d'absence de rigueur que l'Algérie offre d'elle-même.
L'affaire «Makhloufi» qui a duré quelques heures avant de «rentrer dans l'ordre» n'aurait jamais dû exister. Quand un sportif parie sur le 1500 mètres et met tout son mental dedans, on doit s'attendre à ce que ceux qui l'accompagnent fassent leur part de travail. Penser et prendre la peine d'aller désinscrire, à temps, le joueur d'une course du 800 mètres superflue n'a rien d'une mission compliquée ni d'un travail titanesque. Il s'agit d'une formalité simple et cela ne consiste pas à déplacer une montagne. On ne connaît pas vraiment les raisons de ce couac et on ne veut pas faire un procès aux accompagnateurs de la Fédération algérienne d'athlétisme. Mais on attend d'eux une explication sérieuse sur cet impair affligeant qui touche le seul sportif algérien ayant la capacité de rapporter une médaille et de sauver une participation des plus consternantes.
Ce que l'on peut dire toutefois est qu'il y a un problème sérieux avec ce que l'on nomme les «dirigeants» des clubs ou des fédérations. Ce rôle de dirigeant donne effectivement un statut et offre des opportunités de voyages, c'est assez universellement admis. Il y a une contrepartie tout aussi universelle - mais qui a de la peine à devenir algérienne - qui consiste pour le «dirigeant» à travailler dur pour réunir les conditions optimales de réussite et de succès. Les résultats réalisés par les clubs ou les sportifs engagés dans des compétitions sont, qu'ils le veuillent ou non, le «bilan» de ces dirigeants. A quoi sert un «dirigeant» s'il ne fait pas son travail de dirigeant et cela ne consiste pas seulement à exhiber un titre de «président» et à s'offrir des voyages avec prise en charge intégrale. On le dit avec d'autant plus d'affliction que cela relève des normes les plus élémentaires.
ON CONSTATE, UNE FOIS DE PLUS, QUE LES «DIRIGEANTS» NE SAVENT PAS PRENDRE EN CHARGE DES ELEMENTS QUI ETAIENT PARFAITEMENT MAITRISES IL Y A VINGT OU TRENTE ANS. COMME SI SOUS L'EFFET D'UNE HEMORRAGIE LENTE DE L'ENCADREMENT ET DES COMPETENCES, LE CERVEAU COLLECTIF NATIONAL AVAIT RETRECI. ET QU'A L'INCOMPETENCE, LA TRICHE SUR LE TRAVAIL MINIMAL, S'AJOUTE UNE TERRIFIANTE ABSENCE DE PUDEUR. DANS LE SECTEUR DE L'EDUCATION, ON A EU L'IDEE GENEREUSE DE PAYER UN VOYAGE D'AGREMENT EN TURQUIE AUX MEILLEURS LAUREATS DU BACCALAUREAT. MAIS, DISENT CERTAINES SOURCES, CES LAUREATS ONT ETE FLANQUES D'UN NOMBRE RESPECTABLE D'ACCOMPAGNATEURS DONT L'UTILITE EST PLUS QUE PROBLEMATIQUE POUR CE VOYAGE. MAIS ILS INCARNENT BIEN CES FAMEUX «DIRIGEANTS» QUI NE SONT LA QUE POUR LES AVANTAGES JAMAIS POUR LE LABEUR. ET C'EST UN PROBLEME QUI N'EST PAS «APOLITIQUE». LE CONSTAT EST AMER ET LA PERIPETIE MAKHLOUFI REVELATRICE. ILS NE SONT PAS ETRANGERS AU MODE DE FONCTIONNEMENT GLOBAL DU SYSTEME ALGERIEN QUI ENCOURAGE LA TRICHE GENERALE AU TRAVAIL ET NE PERMET PAS DE DIRE «BARAKAT» A TOUTES CES COHORTES DE DIRIGEANTS DE PURE FORME QUI GRAVITENT DANS LES STRUCTURES SANS ASSURER LE MINIMUM.
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Posté Le : 08/08/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M Saadoune
Source : www.lequotidien-oran.com