Algérie

La tribune des «sans-voix»



C'était clairement précisé dans la déclaration d'intention publiée dans son premier numéro. En plus d'être le reflet, au quotidien, de l'information nationale et internationale dans toute sa diversité, Le Soir d'Algérie se proposait déjà d'ouvrir ses colonnes aux citoyens pour y exposer leurs doléances, leurs soucis, leur mal-vie et leurs espérances. Il a d'emblée revendiqué le statut de porte-voix de tous ceux qui ont longtemps souffert en silence de la chape de plomb pesante du parti unique et de la tyrannie bureaucratique.Deux fléaux ayant causé des dégâts irréversibles dans la société algérienne. Une page, «Courrier des lecteurs», y était spécialement dédiée. Et au bout de quelques semaines, c'est par grands sacs de jute que le courrier parvenait à la rédaction du journal. Son traitement nécessitait alors la mobilisation de journalistes et de personnels de l'administration. On y découvrait toute la complexité des conditions de vie des Algériens, le logement, la justice, l'administration, les relations familiales, les impôts, la santé, etc.
Et il y avait aussi des situations de détresse extrême face auxquelles le journal ne pouvait rester insensible. Elles seront aussitôt discutées en réunion de rédaction pour en faire un sujet d'enquête ou de reportage. Souvent, sur le terrain, les journalistes découvraient une réalité bien plus amère et ils en revenaient parfois profondément affectés. Et au-delà de ces tristes complaintes de l'Algérie profonde, il y avait parmi les centaines de courrier des analyses et des études pointues sur la situation économique, sociale et politique du pays qui dénotaient d'une prise de conscience et d'une expertise avérées.
La gestion de la page «Courrier» exigeait au fil du temps une mobilisation permanente et une vigilance à toute épreuve pour éviter les pièges de la diffamation, de l'insulte et des règlements de compte.
B. B.

La couleur en temps de grisaille
Après 13 années de parution régulière, Le Soir d'Algérie adoptait, pour la première fois, la couleur dans l'impression de son édition du 17 août 2003. Le procédé technique de quadrichromie lui permit enfin de proposer à ses lecteurs une qualité d'impression améliorée et un rendu image en adéquation avec les importantes évolutions déjà enregistrées dans le domaine.
D'autant que le sujet principal de ce jour-là, la suspension des principaux titres de la presse indépendante, avec une présentation de plusieurs unes, était une opportunité pour faire étalage de cette avancée. C'était, hélas, un rayon de lumière dans une grisaille ambiante. Car, paradoxalement, la situation de la presse indépendante était alors chaotique à travers des menaces de fermeture qui seront vite mises en exécution.
B. B.
Album du Soir
L'occasion était toute offerte pour fêter, comme il se doit, un événement inespéré trois mois auparavant. L'opportunité, c'était le 100e numéro du journal ; le jour, c'était le 20 décembre 1990 ; le lieu, la station balnéaire de Sidi Fredj. Une balade dans ce lieu à la fois de détente et chargé d'histoire, suivie d'un dîner sur les hauteurs d'Alger.
Des unes et des évènements : Année 2012
Les véritables raisons de l'assassinat du colonel Chaabani
Le colonel Mohamed Chaabane dit «Chaabani» est, en 1962, le plus jeune colonel de l'ALN. Il est né le 4 septembre I934 à Oumèche (Biskra). Successeur du colonel Ahmed Benabderrazak, dit Si El Haouès, tombé face à l'ennemi le 29 mars 1959 à Djebel Thameur, près de Boussaâda, il est le chef de la Wilaya VI (Sahara) pendant les trois dernières années de la guerre de Libération. Il n'a jamais voulu, sans doute par modestie naturelle, arborer l'insigne du grade de colonel que lui confère le GPRA en I961.
Le jeune chef de la Wilaya VI paye le prix de son implication dans les concurrences qui font rage au sein du gotha politique qui accapare le pouvoir au lendemain de l'indépendance. La période du 19 mars 1962 à septembre 1964, date de son exécution, est riche en man?uvres de toutes sortes où le chef de la Wilaya VI est entraîné, quelquefois malgré lui. Allié sincère et déterminé de Ben Bella, lors de la course vers Alger, au lendemain de l'indépendance, il se heurte à ce dernier qui a sa propre vision du pouvoir, de la façon de le conquérir, comment l'exercer et avec quels hommes l'exercer.
Très vite, les heurts des ambitions et les calculs des uns et des autres créent une situation telle que chacun des responsables au sommet de l'Etat recherche des alliances parmi les chefs de Wilaya encore dans l'ANP, pour conforter sa position. Le jeune colonel ne sut pas rester à l'écart de l'imbroglio algérois qui se complique constamment. Boumediène voulait que Ben Bella commette l'erreur de sa vie en mettant à mort un colonel de l'intérieur, acte qui provoquera une réprobation horrifiée, surtout chez les moudjahidine. Le colonel Mohamed Chaabane meurt courageusement à 5h14, le 3 septembre I964, après avoir refusé d'avoir les yeux bandés et de demander son pardon à Ben Bella. Il regarde la mort en face. «À Dieu nous apparte...» La salve qui lui fracasse la poitrine le fait taire pour l'éternité... Le corps du supplicié subira le même sort que ceux des colonels Amirouche et El Haouès. Ahmed Bencherif refusera d'indiquer l'endroit où il l'a fait enterrer. La dépouille sera frappée de séquestre pendant 20 ans. La famille du colonel Chaabani remuera ciel et terre pour la retrouver, en vain.
L'Algérie perd sa diva
Warda El Djazaïria, qui a chanté pour le dixième anniversaire de l'indépendance de l'Algérie sur sollicitation du président Houari Boumediène, en 1972, n'assistera pas au cinquantenaire de l'indépendance algérienne.
La grande artiste et patriote est décédée jeudi à l'âge de 72 ans, d'une crise cardiaque au Caire, en Egypte, pays où elle résidait depuis de nombreuses années. Avec le décès de Warda El Djazaïria, c'est «l'une des plus belles voix d'Algérie et du monde arabe (qui) vient de se taire à jamais», a déclaré la ministre algérienne de la Culture Khalida Toumi. «Elle nous a quittés en laissant derrière elle un silence assourdissant et une profonde tristesse», a ajouté la ministre dans son message de condoléances. La dépouille de la chanteuse sera rapatriée en Algérie après une brève cérémonie au Caire, ont fait savoir hier des responsables égyptiens. «Un avion militaire a atterri à l'aéroport du Caire pour rapatrier la dépouille. Il s'envolera pour l'Algérie vers 12h GMT», a indiqué l'un d'eux. L'enterrement est prévu aujourd'hui au cimetière El Alia, à Alger. Warda El Djazaïria, de son vrai nom Warda Ftouki, est née le 22 juillet 1940 en France de père algérien originaire de Souk Ahras et de mère libanaise.


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