Algérie

La traque du «cabinet noir» n'en finit pas



Au sein de la direction nationale du FFS, on ne cesse de traquer les prolongements du fameux bureau noir, sans quoi le démantèlement de ce dernier entamé en avril 2018 avec le débarquement des frères Baloul, ne signifierait absolument rien.M. Kebci-Alger (Le Soir) - Rien ne semble arrêter la nouvelle direction nationale du FFS dans sa démarche de faire table rase du règne du fameux cabinet noir tant décrié des années durant pour avoir pris, selon nombre de militants, le parti en otage au nom de sa proximité d'avec le défunt chef charismatique du front, Hocine Aït-Ahmed. Et le tout dernier acte de ce que Ali Laskri a appelé «l'assainissement démocratique» à l'effet de «restituer le FFS à ses militants», la radiation des rangs du doyen des partis de l'opposition de Hakim Kridi et la suspension pour une année, de Soraya Louz, vice-présidents à l'APW d'Alger. Une source proche de la direction nationale du FFS affirme que la commission de médiation et de règlement des conflits qui a eu à statuer récemment sur ces deux cas, reproche au premier d'avoir enfreint la discipline du parti en «négociant en solo son poste de vice-président d'APW et celui de sa camarade». Notre source affirme, en effet, que la direction nationale du FFS a «négocié et obtenu de son homologue du FLN deux postes de vice-présidents de l'APW d'Alger et la présidence de deux commissions permanentes de la même assemblée à l'issue des élections locales du 23 novembre 2017» qui a vu le doyen des partis de l'opposition décrocher dix sièges à ladite APW. Sauf, ajoute-t-on de même source, que Hakim Kridi a pris de court la direction nationale du parti qui était engagé sur les préparatifs du congrès extraordinaire d'avril dernier, en «négociant» les deux premiers postes, la direction nationale du parti n'ayant pas encore désigné les élus devant occuper lesdits postes négociés».
Une fois le congrès extraordinaire du parti passé, l'équipe à Laskri passe à l'action, surtout, dit-on, que ces vice-présidents d'APW seraient, dit-on de même source, des «protégés du fameux cabinet noir». C'est alors que le premier secrétaire national du FFS a informé le président d'APW d'Alger de la décision prise d'opérer des changements dans ces deux postes, chose qui n'a pas été effectuée à ce jour. Et lors de la dernière session de ladite assemblée, Kridi aurait affirmé en public «ne plus reconnaître l'actuelle direction nationale du FFS au moment où sa camarade Louz soutenait représenter les citoyens qui l'ont élue». Et le premier est allé encore plus loin dans sa diatribe contre la direction nationale du parti, sachant pertinemment qu'il était dans le collimateur de cette dernière, en faisant part sur sa page Facebook, de son vote pour le candidat du FLN lors du vote, le 29 décembre dernier, portant renouvellement partiel des membres du Conseil de la Nation dès lors que «le parti avait son propre candidat qui n'avait récolté qu'une trentaine de voix alors que le front compte près de 130 élus locaux au niveau de la capitale».
Un «cumul de fautes graves» qui a fait que la commission de médiation et de règlement des conflits du FFS n'a pas hésité à prononcer la peine correspondante contenue dans les statuts du parti, à savoir la radiation purement et simplement pour Kridi alors que Louz a été suspendue de toute activité organique pour une année.
Cette radiation et cette suspension interviennent seulement après de similaires mesures ayant concerné deux députés, Salima Ghezali et Chaffaï Bouaïche et l'ancien chargé à la communication du parti, Hacène Ferli. Une cascade de radiations qui ne semble pas «inquiéter» outre mesure, la direction nationale du FFS puisque, estime-t-on de même source, «des réunions avec les militants se tiennent à un rythme soutenu pour expliquer la démarche et mettre le doigt sur le fait que les textes du parti sont imposables et opposables à tous les militants indépendamment de leurs statuts au sein du parti».
Prochaine session du conseil national «exclusivement politique»
Une direction nationale du FFS qui s'attelle à préparer une session ordinaire du conseil national du parti. Un conclave exclusivement consacré à la prochaine élection présidentielle puisqu'il est attendu que cette instance se détermine par rapport à cette échéance politique majeure. D'ailleurs, la date de la tenue de cette session n'est pas encore arrêtée, en attente vraisemblablement, soutient la même source, de la convocation du corps électoral par le président de la République.
Cela dit, soutient-on de même source, «quelles que soient les fractures en son sein, le système est déterminé à maintenir le statu quo et à se pérenniser».
M. K.


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