Algérie

La traque à la «Issaba»



L'entraide judiciaire en matière pénale entre l'Algérie et ses partenaires prend de l'ampleur. Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Abderrachid Tabi a entamé, hier, une visite de trois jours au royaume d'Arabie saoudite pour le renforcement des moyens de coopération bilatérale et l'échange d'expertises. À Riyadh, le garde des Sceaux aura des entretiens avec le ministre saoudien de la Justice,le docteur Walid Al Samani. Une visite, certes, à l'invitation du procureur général du royaume, Saoud Ben Abdallah Al-Muajab, pour le renforcement des moyens de coopération bilatérale et l'échange d'expertises, en prévision de la signature d'un mémorandum d'entente sur la coopération judiciaire entre les deux pays, précise un communiqué du ministère. Un mémorandum d'entente devant «compléter le cadre d'accords signés entre les deux pays, notamment la Convention de Riyadh relative à la coopération judiciaire de 1983». Ces derniers portent, notamment sur l'extradition des criminels. Un séjour coïncidant avec la visite, de trois jours, du ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire Kamal Beldjoud, à l'invitation de son homologue saoudien, l'Emir Abdelaziz ben Saoud ben Nayef ben Abdelaziz Al-Saoud. Une visite entrant dans le cadre du renforcement de la coopération bilatérale, a indiqué un communiqué du ministère. À l'occasion, Kamel Beldjoud visitera le Salon mondial de la défense (le Word defense show), organisé dans la capitale saoudienne Riyadh. La signature de cette Convention relative à l'extradition des criminels et des condamnés intervient quinze jours après celle paraphée avec le Liban. Le 26 février dernier, le ministre de la Justice, Abderrachid Tabi et son homologue libanais, Henri Khoury, ont procédé à la signature de deux Conventions relatives à l'extradition de criminels et à la coopération judiciaire dans le domaine pénal. «Ces accords sont le meilleur mécanisme pour faire face à l'évasion de la responsabilité pénale, et en les signant, nous aurons établi pour nos deux pays un cadre global qui les protégera des menaces criminelles» avait souligné le garde des Sceaux. Deux conventions devant signer la fin inéluctable de l'asile libanais pour l'ancien ministre de l'Industrie, Abdessalem Bouchouareb, qui est sous le coup d'un mandat d'arrêt international lancé contre lui en juillet 2019, pour peu que la partie algérienne formule la demande de son extradition. D'autant que la convention signée avec les Emirats arabes unis avait permis l'extradition de l'ancien P-DG du Groupe Sonatrach, Abdelmoumene Ould Kaddour. D'autres hauts cadres et condamnés font également l'objet de demandes d'extradition. Leur sort n'est qu'une question de temps, à l'instar d'El Wafi Ould Abbès, fils de Djamel Ould Abbès, ancien ministre et secrétaire général du FLN, arrêté en juin 2021, à l'aéroport international Simón-Bolívar, dans la capitale vénézuélienne, par les services d'Interpol. Condamné par contumace à 10 ans de prison assortie d'une amende d'un million de dinars, dans une affaire de détournement de deniers publics au sein du ministère de la Solidarité nationale, dans laquelle sont également impliqués son père et son frère, son extradition serait imminente en dépit du fait que son extradition n'est pas assujettie à l'existence d'un traité entre les deux pays ou d'un accord d'extradition. La solidité des accords bilatéraux entre les deux pays prévoit des voies permettant d'aboutir à un accord entre les parties concernées. En outre, le gendarme déserteur Mohamed Abdallah a été extradé, le 22 août, vers l'Algérie après avoir été arrêté en Espagne, au même titre que Guermit Bounouira, l'ex-secrétaire particulier de défunt chef d'état-major de l'Armée, Ahmed Gaïd Saleh, extradé par la Turquie vers l'Algérie. D'autres extraditions devraient être concrétisées dans les jours à venir. Plusieurs autres personnalités font l'objet de mandat d'arrêt international, à l'instar de l'ex-militaire Hicham Aboud, l'opposant Amir Boukhors alias Amir DZ, actuellement en France, ou encore l'ex- diplomate et porte-parole de Rachad Mohamed Larbi Zitout, établi en Angleterre. Mais il y a surtout trois anciens du régime, très recherchés par la justice algérienne: l'ex-général-major de la Gendarmerie nationale Ghali Belkacir qui a quitté l'Espagne pour le Vanuatu ou encore l'ex-ministre de l'Industrie Abdessalam Bouchouareb et l'ex-ministre de l'Energie Chakib Khelil, établi aux Etats- Unis. Qui sera le prochain'


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