Algérie

La transition énergétique vue par Abdelmadjid ATTAR



La transition énergétique vue par Abdelmadjid ATTAR
L'Etat algérien est interpellé pour faire des choix stratégiques et prendre des décisions cruciales en matière de gestion, sur le long terme, des ressources pétrolières et gazières du pays.C'est ce qui ressort de la conférence qu'a animée Abdelmadjid Attar, ancien P-dg de Sonatrach et ancien ministre de l'Hydraulique qui intervenait au 7e symposium sur les hydrocarbures et la chimie (ISHC7) qu'organise, du 5 au 7 mai, la Faculté des hydrocarbures et de la chimie de l'Université M'hamed Bougara de Boumerdès ( UMBB). Avant de plaider pour une transition énergétique, l'orateur a d'abord fait une rétrospective mondiale en matière d'énergie qui, d'après lui, est un élément primordial dans les relations économiques politiques internationales.Il a clos cette rétrospective en citant 7 paramètres qui présideront au fonctionnement universel du secteur de l'énergie, à savoir le changement de rapports de force dans le marché mondial, apparition de nouveaux acteurs et nouveaux marchés, nouvelles visions de gestion et de développement, nouvelle donnée environnementale, volonté de mondialiser les offres et la demande et bouleversements économiques et politiques. Ensuite Attar a fait un constat négatif de la consommation nationale. Il déplore à cet effet que cette consommation s'oriente essentiellement vers les secteurs qui n'ont pas pour réputation de produire de la richesse.« Sur les 70 millions de tonnes équivalentes en pétrole produites par le pays, 70% sont exportées. Sur les 30 % restants, 12% vont aux ménages et 11% pour le transport. Le secteur de l'industrie n'en consomme donc que 7% » dira-t-il en rappelant que ce mode de consommation - même si celle-ci connaîtra une augmentation quantitative- persistera, à moyen terme, dans cette configuration.De ce constat, il est aisé de comprendre que l'industrialisation du pays reste faible. Autre argument développé par Attar en faveur d'une transition énergétique vers l'exploitation des hydrocarbures non conventionnels ; notamment les gaz de schiste, c'est la tendance vers la baisse des réserves énergétiques du pays. Selon lui, cette tendance à la baisse remonte à 2007.«Depuis 1959, il n'y a plus de grandes découvertes comme Hassi Messaoud ou Hassi R'Mel. Les récentes découvertes sont de moindre importance. De plus, l'amélioration des techniques et des moyens d'exploitation ne sont pas des motifs d'augmentations importantes des réserves.» En la matière, les dirigeants du pays persistent à dissimuler cette information aux citoyens. Dans sa conférence intitulée «les défis de la transition énergétique», l'ancien ministre de l'hydraulique se montre rassurant quant à l'exploitation de ces gaz de schiste que les écologistes dénoncent «Il est évident que si ces gisements sont situés dans la Mitidja, tout le monde conviendra qu'il faut laisser cette plaine telle quelle est. Mais nos réserves sont situées dans les ergs du sud. La France a gelé l'exploration de ses gisements parce que, tout simplement ceux-là sont situés dans le bassin parisien.»Nous confiera-t-il en marge de son intervention. En clair, l'exploitation de ces gaz est, pour lui, une question de maîtrise de la technologie. Et de citer l'exemple des USA qui ont la technologie qui leur permet, depuis 2010, de prendre en charge 49% de leur consommation.S'agissant des réservées algériennes de ces gaz – environ 70 000 milliards de M3, Attar les situe au troisième rang mondial juste derrière la Chine et l'Argentine.Revenant sur la bonne gouvernance en matière de gestion des ressources énergétiques du pays, l'ancien P-dg de Sonatrach estime que celle-ci doit reposer sur la préservation et la bonne gestion des gisements, la maitrise des coûts d'exploitation et la préservation de l'environnement. Il n'a pas manqué de lancer un appel à l'Université algérienne pour apporter sa contribution.«Je suis pour la transition énergétique qui préserve la sécurité des approvisionnements du pays. Celle aussi, qui tient compte du potentiel des énergies renouvelables. Les défis à relever sont communs. Ces défis sont réalisables. Ils reposent sur un inconnu du politique et les paramètres des technicien», conclura-t-il.




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