Algérie

«La transition énergétique est un grand chantier»


Le directeur général du cluster énergie solaire, Boukhalfa Yaïci, a estimé hier, que le retard accusé dans la réalisation des programmes de transition énergétique est dû, en grande partie, au choix des autorités de s'orienter vers le domaine du cycle combiné dans la production d'énergie électrique à partir du gaz naturel. Et ce, depuis des années. Cette stratégie influe, selon lui, de manière négative sur la promotion et l'utilisation des énergies renouvelables.Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir)- Intervenant hier, sur les ondes de la Radio nationale Chaîne 3, Boukhalfa Yaïci se désole de constater qu'au lieu de prioriser les énergies renouvelables, « l'Algérie investit davantage dans les centrales à cycle combiné au gaz ».
Or, il précise qu'en termes de cycle combiné, « nous avons une capacité qui avoisine les 36 000 mégawatts ».
Plus important encore, il fait savoir que pour faire face au pic de consommation en électricité durant l'été prochain, « nous aurons une surcapacité de 23 000 à 24 000 mW ». Ce qui veut dire qu'on consommera toujours plus. Cela va sans doute se répercuter sur le coût de la production électrique, a-t-il prévenu.
Pour cet expert, beaucoup reste à faire sur le plan de la transition énergétique, car si cette question est très présente dans les discours des officiels, « elle l'est très peu sur le terrain », relève-t-il.
Il parle du retard accusé dans la réalisation du programme annoncé en 2015 pour l'année 2020, qui avait comme projection, la réalisation de 2 600 mW à 4 500 mW. « Nous sommes en 2021 et seulement 400 mW ont été installés, on est très loin du compte », a-t-il signalé.
Cependant, il fait savoir que parallèlement, beaucoup d'installations ont été faites dans le domaine des centrales à cycle combiné au gaz naturel. Preuve en est : « Nous sommes passés de 11 000 mW en 2011 à 22 000 mW en 2021 .»
Boukhalfa Yaïci plaide d'ailleurs en faveur de l'arrêt de tous les programmes engagés dans le domaine du cycle combiné et investir sérieusement dans la promotion de l'énergie solaire.
Il fera remarquer dans ce sens, que dans les projections faites par Sonelgaz à l'horizon 2035, « très peu de place a été laissée concernant les énergies renouvelables ». Il explique, pourtant, que Sonelgaz est une entité publique et qu'elle va bénéficier de l'argent de l'Etat pour matérialiser son programme qui consiste à installer des milliers de MW dans les centrales à cycle combiné au gaz naturel. Cela va entraîner une surcapacité qui va s'installer de façon durable. D'où la nécessité, insiste-t-il : « D'arrêter le déploiement de ce programme pour entamer celui des énergies renouvelables .»
À propos de la faisabilité du programme qui projette de produire 1 000 mW en 2021, Boukhalfa Yaïci a considéré que c'est réalisable mais encore faut-il « disposer de moyens humains et matériels adéquats ». Il faut mobiliser au moins 1 000 ingénieurs spécialisés et un millier de personnes travaillant dans les HCE. Cette main-d'?uvre doit être formée à cet effet. Il est évident qu'on ne peut réaliser tout ça en quelques semaines, affirme-t-il.
Le SG du cluster énergie solaire poursuit son idée en rappelant que même sur le plan de la réglementation, « certaines choses doivent être revues et cela nécessite du temps ».
M. Z.
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