Algérie

La tragi-comédie


Du jamais vu ! A quelques semaines de l'élection présidentielle, la date officielle reste toujours du domaine du secret d'Etat, tandis que Bouteflika n'arrive pas à sortir de son mutisme sur sa candidature alors que s'est mise en branle la grosse machine politico-médiatique destinée à le faire rester au Palais d'El Mouradia.Son seul propos sur la présidentielle est venu... d'Addis-Abeba, dans un message où il a informé... les chefs d'Etat africains qu'il y aura en Algérie « une saine compétition et une véritable transparence. » Peut-être que dans les trois à quatre jours à venir les choses finiront-elles par se clarifier quelque peu, mais le mal est déjà fait : la population a été superbement ignorée de ce rendez-vous électoral censé être le plus important du pays, ce qui a fortement accentué sa défiance ' déjà bien installée ' envers les rendez-vous électoraux nationaux.Et ce qui pimente toute cette tragi-comédie électorale, c'est l'absence de visages, de noms et de voix que sont venus remplacer des dossiers administratifs d'illustres inconnus pour la plupart. Dix-huit, a-t-on annoncé officiellement. Le seul candidat apparu physiquement s'est fendu récemment d'une belle langue de bois style parti-Etat des années 1970/1980 dans une émission télévisée vouée à accueillir tous les adversaires de Bouteflika, du moins ceux qui auront passé le cap du recueil des 75 000 signatures de citoyens dans 25 wilayas ou de 600 élus.Mais lesquels lorsque l'on sait que toutes les personnalités politiques de poids du pays ont décidé de faire l'impasse sur ce scrutin qualifié de mascarade ' Peut-être un ou deux qui passeront « normalement » et un ou deux autres qui bénéficieront du coup de pouce du pouvoir, tous ensemble, pour quelques semaines, d'heureux postulants à une fausse magistrature suprême. En face d'eux, un président déjà usé par dix années d'exercice qui fera semblant d'être candidat en course et de se battre à égalité avec eux. Le citoyen médusé, blasé et blessé qui n'est pas au bout de ses peines aura à « affronter » la télévision unique qui s'arrangera comme toujours par mettre le paquet sur les « grandioses réalisations » de Bouteflika dans des émissions qu'elle appellera spécialisées, mais en réalité, des subterfuges pour multiplier à l'infini le discours officiel, laissant les autres candidats, déjà lourdement handicapés par leur absence d'expérience politique, s'écraser dans le minutage officiel. Les observateurs internationaux ne pourront qu'applaudir la « belle expérience démocratique » algérienne dont l'épilogue sera « l'appréciable » taux de 60 à 70% en faveur du président sortant et rentrant et un taux de participation populaire vertigineusement fléché.
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