Algérie

La tragédie des retraités de l'éducation Près de 20 familles expulsées


La tragédie des retraités de l'éducation                                    Près de 20 familles expulsées
Une vingtaine de familles ont été déjà expulsées et 25 autres attendent, la peur au ventre leur expulsion du logement de fonction qu'elles occupent depuis plus de 30 ans.
Les retraités de l'éducation nationale tirent la sonnette d'alarme quant aux mesures d'expulsion prises par leur tutelle. Des mesures qui les plongent dans l'incertitude. Depuis une année, des mises en demeure sont envoyées à de nombreux retraités qui ne «sont pas en odeur de sainteté avec des chefs d'établissement ou le directeur de l'éducation» pour «dégager les lieux» sous peine d'être délogés de force. Près de 50 retraités se sont déplacés au siège de la centrale syndicale dans l'espoir de se faire entendre de leur tutelle et mettre fin à leur «tragédie».
Le secrétaire général des travailleurs retraités, M. Ghouri, improvise un point de presse à l'air libre à défaut de la disponibilité d'une salle qui était pourtant prévue initialement à cet effet. Selon lui, les retraités de l'éducation vivent un véritable calvaire au quotidien. Près de 20 familles ont été déjà expulsées et 25 autres attendent, la peur au ventre, leur décision d'expulsion. D'autres intervenants ont du mal à rester silencieux. Chacun y va de sa petite histoire et raconte ses mésaventures suite à ces procédures d'expulsion qu'ils estiment «injustes» et «abusives». Une véritable cacophonie s'installe, reflétant un tant soit peu la misère de cette frange de la population qui a tant donné pour la société. «A chaque fois que j'entends quelqu'un frapper à la porte, j'ai le c'ur qui bat et je sens la tension monter en moi, pensant que c'est l'huissier de justice qui vient nous signifier notre expulsion», rapporte Salah Abderrahmane, qui occupe avec sa femme, elle aussi retraitée de l'éducation, un logement de fonction à Kouba. «J'ai reçu ma décision d'expulsion en septembre dernier. Mes enfants sont mineurs et je n'ai pas où aller. Mon mari était en cessation de payement pendant 6 mois, ce qui l'a rendu vulnérable et il en est mort», confie la femme d'un professeur retraité qui a du mal à cacher son émotion et son immense chagrin.
La loi bafouée
Pourtant, du point de vue juridique, ces expulsions sont totalement illégales. Selon Hakim Salmi, président du comité SOS familles expulsées, structure rattachée à la LADDH, l'application des lois pourtant consacrées dans les textes reste problématique en Algérie. Selon lui, le décret présidentiel 507 bis du 27 mai 2007 dispose clairement que «les personnes physiques âgées de 60 ans révolus à la date de la publication de la présente loi peuvent prétendre au droit au maintien dans les lieux à usage à usage d'habitation au titre de la législation antérieure et continueront d'en bénéficier jusqu'à leur décès». Notre interlocuteur assure également que les pouvoirs publics sont tenus de prendre en charge, en termes de logement, cette catégorie de la société, surtout au déclin de leur vie. «Les avocats peuvent même peuvent invoquer les conventions et les pactes internationaux que l'Algérie a ratifiés pour garantir un logement décent à tout un chacun. Hélas, nos avocats sont trop limités pour entreprendre ce genre d'action», a-t-il regretté.
Pour l'heure, les retraités de l'éducation ne savent plus à quel saint se vouer. Eux qui ont formé des générations d'Algériens se retrouvent du jour au lendemain à la rue, dans l'indifférence des autorités. Ces dernières procèdent pourtant au relogement en masse, à Alger, d'une partie de la population tandis qu'elles transforment une autre partie en SDF. Pourquoi cette politique de deux poids, deux mesure ' Honteux !
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