Algérie

La traditionnelle réunion s'est transformée en un forum d'échangesTripartite : un débat, des promesses et... au revoir



La traditionnelle réunion s'est transformée en un forum d'échangesTripartite : un débat, des promesses et... au revoir
La dernière tripartite a été différente sur tous les plans des précédentes rencontres au cours desquelles les gouvernements et les partenaires sociaux négociaient. Elle s'est transformée en un forum économique ouvert à la société civile représentée par le collectif Nabni et le think-tank Care et aux experts que sont les professeurs Abdelhak Lamiri et Chems-Eddine Chitour et l'économiste Mustapha Mekidèche. La rencontre n'a duré qu'une demi-journée, contrairement aux précédentes qui se terminaient souvent tard dans la nuit ou, parfois, le lendemain matin. Les nouveaux entrants ont été plus audibles que les acteurs traditionnels de la tripartie. Le patronat, miné par une guerre de leadership, n'a même pu exposer ses propositions, se contentant de lire une déclaration commune dans laquelle la Coordination patronale souligne les grands axes qui doivent orienter la politique économique du pays. Pourtant, le FCE, par exemple, dans sa contribution, a été très critique sur la politique économique suivie ces dernières années. "À partir de 2008, à la suite de la crise financière mondiale et de l'accroissement sensible de nos importations, nous observons une remise en cause partielle des règles essentielles propres à l'économie de marché", analyse le FCE pour lequel un glissement vers une politique économique dirigiste et bureaucratisée s'est opéré. "À la faveur de lois de finances complémentaires prises à la hâte mais érigées en instruments de gestion de l'économie, l'Etat est redevenu l'ordonnateur économique unique et a mis en place un système de contrôle formel, rigide, défavorable à l'entreprise", soutient le FCE. Dans le même temps, le programme de mise à niveau destiné aux entreprises privées (de 4,5 milliards de dollars) s'est englué dans les méandres bureaucratiques et a été détourné de sa vocation première.Le Forum des chefs d'entreprise s'interroge également sur "les velléités de renationalisation des grandes entreprises privatisées ayant été acquises par des groupes internationaux". Le FCE estime qu'outre le coût que de telles approches font subir à nos finances publiques, cette action envoie un mauvais signal aux investisseurs étrangers potentiels en remettant en cause un engagement solennel de l'Etat en faveur du respect de la propriété privée. "Il n'y a pas plus préjudiciable pour l'image d'un pays qui veut jouer un rôle important dans la mondialisation que de présenter une instabilité chronique de son droit des affaires", indique le FCE. L'organisation patronale que préside Réda Hamiani encourage plutôt les démarches de l'Etat algérien visant à booster les entreprises étrangères à ouvrir leur capital à l'épargne algérienne, notamment en Bourse, à favoriser une bonne gouvernance des filiales de droit algérien des entreprises étrangères en ayant des conseils d'administration ouverts à des compétences locales, à promouvoir les outils permettant d'avoir des politiques de prix de transfert justes et équitables.
En matière d'investissement, le FCE observe que l'investissement n'est plus tout à fait libre ; la loi sur l'investissement de 2001 a été fortement altérée à la suite de nombreux amendements introduits successivement ces dernières années. Dans ses propositions, le FCE suggère que l'acte d'investir ne doit être soumis à aucune autorisation ou agrément. Les avantages accordés à l'investissement doivent être octroyés directement par la loi. Le forum critique aussi "les subventions accordées sans discernement peuvent, si nous n'y prenons garde, mettre en péril la sécurité nationale". Pour lui, les subventions alimentent en grande partie le marché informel et la contrebande à nos frontières. Mais, toutes ses propositions ainsi que celles des autres organisations patronales et même de l'UGTA n'ont pas été discutées profondément. Même les deux documents, sur la nouvelle politique industrielle et le climat des affaires, préparés sous la conduite de l'ancien ministre de l'Industrie, Chérif Rahmani, n'ont pas été examinés. Sont-ils abandonnés ' Toutes ces questions seront peut-être abordées au niveau des groupes de travail qui ont été mis en place, qui sont chargés d'élaborer un pacte économique et social de croissance, alors qu'aucune évaluation n'a été faite sur la mise en 'uvre du précédent pacte. Pour rappel, le président de la Confédération algérienne du patronat (CAP) a toujours demandé de légiférer le pacte national économique et social afin qu'il soit réellement appliqué.
M. R.
Nom
Adresse email


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)