Algérie

La tradition est perpétuée par la communauté amazighe Yennayer célébré à Montréal



El-Menfi, célèbre chant contestataire dénonçant l'arbitraire, est repris en ch'ur dans le temple de la culture qu'est la salle l'Olympia de Montréal à l'occasion de Yennayer, jour de l'an amazigh. Malgré son âge, Akli Yahiatène n'a pas déçu son public montréalais, lors du concert animé samedi soir à l'initiative de la compagnie Jet-Set Montréal. L'icône de la chanson de l'exil, du haut de ses 80 ans, a repris l'essentiel de son répertoire, dont certains titres sont inusables. Tamurt-iw, Ay akham, El firaq, Ammi El Hocine et Zzin di Michelet sont, entre autres, les tubes qui ont le plus capté l'assistance.
Certains parmi le public qui semblent avoir la nostalgie de tamurt ne se sont pas empêchés d'exécuter des pas de danse à la villageoise, encouragés sans doute par les youyous des femmes, venues nombreuses à l'occasion. Ce n'est pas la seule activité organisée à l'occasion du nouvel an berbère cette année. C'est que maintenant la tradition est bien ancrée au sein de la communauté maghrébine établie au Canada. Depuis quelques années déjà, Yennayer est célébré par des membres de la communauté impliqués dans le mouvement associatif et communautaire. Outre le spectacle d'Akli Yahiatène, d'autres festivités se sont déroulées samedi dans la métropole québécoise. Le jeune chanteur Rabah Lani s'est produit au collège Maisonneuve, à l'invitation de l'Association des Berbères du Canada (ABC).
Le Centre culturel algérien (CCA) et l'Association internationale pour la fraternité amazighe (Aifa) ont concocté, pour leur part, un programme pour la même occasion : cour de langue en tamazight, exposition, projection du film La Montagne de Baya du défunt Azeddine Meddour et une table ronde sur la revendication identitaire et linguistique. Les intervenants ont essayé de répondre à la problématique suivante : pourquoi tamazight est langue nationale mais pas officielle en Algérie.
La journée a été clôturée par une soirée poétique suivie d'un couscous traditionnel accompagné par l'inévitable tamessat du poulet. L'occasion a été saisie par les organisateurs pour la remise du prix le Figuier-2012 pour la promotion de tamazight au Québec. Enfin, le Centre amazigh de Montréal (CAM) a prévu d'organiser, samedi prochain au collège Maisonneuve, un banquet traditionnel pour célébrer Yennayer.
Par ailleurs, l'incontournable couscous au poulet a été présent dans nombre de foyers de notre communauté, perpétuant ainsi une tradition qui, depuis les jours anciens, rappelle une identité que le temps et les ostracismes n'ont pu effacer. Depuis 2963 années...
Y. A.


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