Algérie

La tradition des coups d'état



Il est frontalier avec la Mauritanie et l'Algérie, au nord ,le Niger à  l'est, le Burkina Faso et la Côté d'Ivoire au sud, la Guinée au sud-ouest et le Sénégal à  l'ouest. A l'exemple de la majorité écrasante de nombreux pays africains, l'histoire du Mali est marquée par des coups d'Etat. Ainsi, le 19 novembre 1968, un coup d'Etat militaire dirigé par quatorze officiers, dont le lieutenant Moussa Traoré, renverse Modibo Keïta, au pouvoir depuis l'indépendance en 1960, et met en place un Comité militaire de libération nationale (CMLN). Traoré cumule les fonctions de président du CMLN, de chef d'Etat et du gouvernement. Quant à  Modibo Keïta, il meurt en détention, dans la capitale Bamako en 1977, dans des circonstances suspectes.  D'après la version officielle, il est mort d'un œdème pulmonaire. Durant son règne, Moussa Traoré a réduit toutes les libertés. En 1978, il fait arrêter son ministre de la Défense, Kissima Doukara, qu'il accuse de planifier un coup d'Etat pour le renverser. L'année suivante, il crée l'Union démocratique du peuple malien (UDPM), parti unique, et des organisations de masse. Organisations satellites de son parti. En 1980, il est confronté aux manifestations des étudiants, dont le leader Abdoul Karim Camara est mort en mars de la même année sous la torture. Promu général en 1983, Moussa Traoré est renversé, le 26 mars 1991, lors d'un coup d'Etat militaire précédé d'un soulèvement populaire. Le Comité de transition pour le salut du peuple (CTSP), présidé par Amadou Toumani Touré (ATT), est chargé de diriger le pays. Après une Conférence nationale qui adopte un projet de Constitution instaurant le multipartisme et un système présidentiel, ATT remet le pouvoir à  un régime civil. En 1992, Alpha Oumar Konaré est élu président à  l'issue des premières élections démocratiques de l'histoire du Mali. Moussa Traoré est condamné à  mort en 1993 pour «crimes de sang» puis en 1999 pour «crimes économiques». Il est gracié en 2002. Le 12 mai 2002, Amadou Toumani Touré retrouve le pouvoir en remportant le second tour de l'élection présidentielle. Alpha Oumar Konaré est réélu en 1997. Il ne s'est pas représenté, respectant en cela les termes de la Constitution limitant à  deux le nombre de mandats à  la magistrature suprême. Attitude saluée par la communauté internationale qui voit en l'expérience de la démocratie malienne un exemple à  suivre pour beaucoup de pays africains habitués aux pronunciamientos pour prendre le pouvoir. Mais les démons de l'ordre kaki n'ont fait qu'hiberner. Jeudi dernier, des militaires annoncent avoir renversé le régime du président Amadou Toumani Touré. Ils l'accusent d'incompétence dans la lutte contre la rébellion touareg et les groupes islamistes dans le nord du pays. Ils déclarent avoir dissous «toutes les institutions», suspendu la Constitution et décrété un couvre-feu, pour une durée non déterminée et fermé toutes les frontières du pays jusqu'à nouvel ordre. Après avoir participé au renversement du régime Traoré, Amadou Toumani Touré dirige en 1991 et1992 une période de transition avant de remettre le pouvoir à  un régime civil. La Constitution de 1992 a instauré le multipartisme et un système présidentiel. Elle limite à  deux le nombre de mandats à  la présidence. Il est prévu  le 29 avril prochain le premier tour d'une élection présidentielle, à  laquelle le président Touré, qui a épuisé ses deux mandats, ne se représentera pas.
Le premier tour de la présidentielle devait àªtre couplé à  un référendum constitutionnel, avant un éventuel second tour le 13 mai et des législatives en juillet. Ce calendrier électoral est annulé par le coup d'Etat annoncé jeudi tôt le matin par des militaires.  


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