La tomate hors de prix

La tomate est devenue un produit de luxe pour les petites bourses. La subite envolée de son prix au cours de la dernière semaine, dans les marchés de la ville, a donné le tournis aux ménagères. En effet, la tomate vient de détrôner allègrement la pomme de terre avec ses 150 dinars le kilo. A la rue commerçante Les Aurès (ex-La Bastille), le prix de la tomate s'aligne sur celui des salades vertes qui sont cédées à partir de 150 dinars également pour le même poids. Les familles, notamment celles disposant d'un faible revenu, ont, d'ores et déjà, rayé les hors-d'oeuvre de leurs menus. La ménagère trouve des difficultés pour choisir entre une boîte de concentré d'un kilo, proposée à partir de 160 dinars chez l'épicier, ou s'offrir le luxe d'un kilo de tomate chez le marchand pour saucer sa préparation culinaire. «Déjà à 100 dinars le kilo, proposée une dizaine de jours auparavant, j'ai constaté que ma sauce de tomate avait plutôt un arrière-goût de piment», a ironisé une ménagère.
Toujours est-il que les petites bourses sont durement confrontées aux subites envolées des prix de produits à large consommation, qui semblent s'inscrire dans le temps. Les arguments avancés par les commerçants à ce sujet ne semblent pas convaincre le consommateur. «On nous invoque diverses raisons pour justifier ce malheureux état de fait. Mais aucune véritable opération n'a été entreprise pour tenter de juguler cette flambée, qui a tendance à prendre des proportions considérables», a expliqué un quinquagénaire fréquentant régulièrement le marché du quartier Derb. Et d'ajouter : «Cela m'a grandement consterné lorsque j'ai constaté que le prix au kilo de la tomate concurrence celui des bananes».