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La théorie du «grand remplacement» balayée par l'Insee


La théorie du «grand remplacement» balayée par l'Insee
Il n'y a pas de hordes d'immigrés en France et la théorie de remplacement n'est que fabulation. C'est ce qui ressort d'une enquête large et bien fouillée réalisée par l'Institut national des études sociales et économiques français (Insee) entre l'année 2006 et 2013. Cette enquête démographique a non seulement révélé que le nombre d'émigrés en France reste stable, mais décline parfois.En cause, de nombreux ressortissants étrangers qui quittent la France pour aller s'installer dans leur pays d'origine ou dans d'autres contrées étrangères. L'Insee estime officiellement à 8,9% environ le nombre d'étrangers vivant en France en janvier 2014, soit environ 4 millions sur une population globale dépassant les 65 millions d'habitants.Autant dire une petite goutte dans un océan, mais que les hommes politiques, notamment ceux de la droite et de l'extrême droite, exploitent à outrance pour faire passer leurs messages de déclin ou rallier vers eux certains Français pris dans le tourbillon du chômage et qui accusent en partie les étrangers d'en être responsables.Beaucoup d'étrangers quittent la FranceL'étude montre également qu'entre 2006 et 2013, «l'ensemble de la population résidant en France a augmenté de 2,6 millions de personnes, celle de nationalité française de 2,1 millions».Les résidents, qui ne sont pas tous de nationalité étrangère, comptent 700 000 personnes en plus, à raison donc de 100 000 personnes par an. Le «solde migratoire» de la France «résulte de flux importants qui se compensent», explique l'Insee.En 2013, par exemple, «332 000 personnes sont arrivées en France et 229 000 en sont parties». Sur les 332 000 entrées, 235 000 étaient des immigrés, «ce qui représente 70% de l'ensemble». «Les autres entrées correspondent à des retours de personnes qui sont nées en France (77 000) et à l'arrivée de personnes nées françaises à l'étranger (20 000).» Mais il faut noter ici que de nombreuses personnes entrées en France durant cette année l'ont fait pour des raisons politiques ou sécuritaires. Le nombre de Syriens, d'Afghans et même de Tunisiens a cru, certes, mais il s'agit de situation exceptionnelle dictée par un contexte politique très particulier.Par ailleurs, il est utile de noter que les personnes nées en France, même de parents immigrés, sont également plus nombreuses à sortir. «En 2013, près de 197 000 personnes nées en France ont quitté le territoire, soit 59 000 de plus qu'au cours de l'année 2006. Parallèlement, les retours de personnes nées en France sont stables, autour de 78 000 personnes.» De ce fait, le déficit du solde migratoire entre 2006 et 2013 pour les personnes nées en France double littéralement, passant de 60 000 à 120 000 manquants.La France n'arrive plus à retenir ses natifs sans doute à cause de la situation économique moribonde et de la discrimination dont souffrent certaines catégories de personnes, en premier lieu les Maghrébins et les Africains. Cette tendance semble s'amplifier en 2014 et en 2015, dès lors que les horizons économiques demeurent bouchés, surtout pour les jeunes.L'Insee, à travers son rapport, va à l'encontre des fantasmes et des préjugés, notamment ceux véhiculés par l'extrême droite supposant que dans 20 ou 30 ans les immigrés et les musulmans seront majoritaires en France. Une idée vite balayée par l'institut qui estime que seuls 8,9% de la population française est d'origine étrangère.


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