Algérie

La théorie du complot battue en brèche Fin du colloque 'le monde arabe en ébullition, révoltes ou révolutions ''



C'est sans doute l'une des principales questions qui turlupinent encore quelques esprits au sein de certains milieux, notamment 'arabes', et qui suscitent l'interrogation : et si les 'révolutions arabes' étaient le fruit d'un complot tramé dans quelques officines occidentales ' Certains intellectuels sont formels : c'est méconnaître l'ampleur de la mutation qui s'opère à travers le monde et, par ricochet, dans le monde arabe pour accréditer la thèse du complot.
Hier, au quatrième jour du colloque
'le monde arabe en ébullition, révoltes ou révolutions '', de nombreux intervenants ont été unanimes à relever que 'c'est la quête de la liberté, le désir de changement' qui ont été les principaux catalyseurs des soulèvements des peuples arabes. 'Le grand changement en cours est un grand déplacement de très grande portée qui met mal à l'aise les grilles de lecture et les statistiques. Le monde dans lequel on entre est post-occidental', a affirmé Zabouri Morteda, chercheur et professeur des sciences politiques à l'université de Montréal (Canada). Selon lui, c'est le refus des despotes d'opérer des changements qui sont à l'origine des soulèvements des peuples arabes. 'À force de résister au changement, le politique a été vidé au profit de la répression. C'est cette situation qui a fatigué les sociétés', a-t-il estimé. 'Cependant, a-t-il précisé, les scénarios sont extrêmement nombreux mais tournent autour d'un seul axe : le changement.' Le professeur Zabouri réfute l'idée du complot. 'Nous sommes à la veille d'une grande mutation technologique. Ce qui se passe dans le monde arabe est le début d'un effet de ce changement plus fondamental', a-t-il dit. 'Le nouveau contexte est comme un jeu ouvert. Personne ne contrôle rien, même les américains s'inquiètent. Il ne faut pas croire à la théorie du complot. Ce qui fait la différence c'est les groupes humains qui ont des élites. Bien sûr, pour des raisons géostratégiques, on peut essayer d'instrumentaliser, mais ça ne représente que 5%', ajoute-t-il encore avant de conseiller : 'si vous voulez vous informer, n'écoutez pas les médias.' Pour sa part, Fayçal Chérif, chercheur à l'institut d'histoire du mouvement national tunisien, à Tunis, considère qu'il faut 'cesser de parler du complot'. 'À chaque fois qu'il y a quelque chose, on se demande qui est derrière. Il ne faut pas être paranoïaque', a-t-il dit. S'il considère que chaque 'révolution' a ses propres spécificités, Fayçal Chérif, interrogé sur le droit des femmes, estime qu''il faut développer la citoyenneté'. 'C'est un travail en profondeur de la société.' Auteur et experte de la région Mena (virginie, USA), Helena Cobban a estimé, de son côté, contrairement à une certaine idée répandue, qu''Obama n'a pas utilisé WikiLeaks pour déstabiliser le monde arabe'. Quant à Alaya Allani, professeur d'histoire à l'université de Manouba en Tunisie, il a rappelé que le 'soulèvement en Tunisie était pour la dignité et contre la répression'. 'Il n'y avait pas de slogans religieux', a-t-il observé. Selon lui, la révolution tunisienne aurait réussi une fois les institutions mises sur place. 'Le but est d'entrer dans l'histoire comme acteurs et pas comme suivistes', a-t-il résumé. Enfin, l'ancien directeur du centre de recherche arabo-africain du Caire, Helmy El-Sharawy, a estimé pour sa part que l'un des défis des 'révolutions arabes' est de sortir de 'la dépendance'. Après quatre jours de conférences au cours desquelles d'imminents experts et professeurs sont intervenus sur tous les aspects liés aux 'révolutions arabes', le colloque devait être clôturé par des conclusions qui devraient être rendues publiques.


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