La théorie de l'agglutination en quatre étapes

Le premier palier est le plus classique, il consiste à prendre le pouvoir plus ou moins légalement et placer des hommes de confiance sans souci particulier de compétence, gardant quelques experts reconnus pour donner une image de progrès. Contrôle et soumission, tout centraliser et punir publiquement les hommes de l'entourage qui ne sont pas d'accord tout en encourageant les signes d'allégeance en gardant à l'idée que la justice, qui contrôle la société, doit elle-même être contrôlée.La seconde étape est la plus méchante, après avoir domestiqué les leviers de répression en utilisant les moyens financiers de l'Etat, installer une hiérarchie stricte où chaque ordre ne doit jamais être discuté, éliminer les contrepouvoirs en étouffant les voix de ceux qui demandent l'accès à la vérité, aux comptes et aux affaires publiques.La troisième étape est la plus triste, le cercle va définitivement s'écarter de l'élite et de la compétence en diabolisant intellectuels et universitaires, ce qui va faire perdre une grande part d'efficacité à l'action du régime, qui va ensuite rejeter l'échec sur l'opposition marginalisée et/ou les lobbys étrangers. Tous ceux qui sont susceptibles de remettre en cause le système, le partage de la rente et les privilèges du cercle élargi sont surveillés, harcelés, voire sanctionnés, le club dirigeant rassemble alors tous les voyous du pays pour les besoins de la cause.C'est ainsi que l'on découvre des ministres et chefs de parti milliardaires, des fils de harki ou tout au moins d'ex-caïds, des islamistes criminels, affairistes véreux, officiers corrompus, délinquants et médias diffamants qui vont constituer l'armée de l'oligarchie. Alliés naturels d'un régime qui, par osmose, a attiré les personnages les plus néfastes du pays mais dont il a besoin pour contrôler le reste de la société. La quatrième étape est la plus cruelle. Car il n'y a pas de quatrième étape.