Algérie

La terre et la plume



Avril 2016 -avril 2021. Cinq années se sont écoulées depuis le décès de l'écrivain-chroniqueur Chabane Ouahioune, auteur des inoubliables «Lettres de Kabylie», qui étaient publiées une fois par semaine d'abord dans le journal Horizons puis dans Le soir. Mais Chabane Ouahioune, c'est aussi et surtout l'écrivain. de «La maison au bout des champs» à «L'aigle du rocher», Chabane Ouahioune a publié huit livres. Il n'écrivait que quand il en éprouvait le besoin. Car il avait une seconde passion dont il était aussi épris que l'écriture: c'est la nature et le travail de la terre. Chabane Ouahioune avait donc deux amours: l'écriture et la nature, comme il tenait lui-même à le réaffirmer à chaque fois que l'occasion lui était donnée de s'exprimer. Chabane Ouahioune a vu le jour le 22 avril 1922 à Tassaft-Ouguemoun dans la wilaya de Tizi Ouzou, localité où est également né Abdellah Mohia le célèbre dramaturge, mais aussi à quelques encablures du village Taourirt Mimoun de Mouloud Mammeri. Quand ce dernier avait écrit son grand roman La colline oubliée, la première personne à qui il l'avait remis pour une lecture critique avant sa publication était Chabane Ouahioune. Celui-ci racontait cet épisode avec bonheur car il vouait une grande admiration à Mouloud Mammeri avec lequel il partage non seulement l'amour de la terre natale, mais aussi la passion de l'écriture ainsi que le choix des thèmes.Avant de devenir écrivain et chroniqueur de presse, Chabane Ouahioune avait été avocat. Après l'indépendance, Chabane Ouahioune s'installe en France pendant une vingtaine d'années et l'idée d'écrire ne l'a effleuré qu'à la veille de son retour au pays. C'était à la fin des années 70 et le livre porte le titre évocateur de La maison au bout des champs. Ses compétences dans le domaine littéraire et en langue lui permettent d'être engagé comme correcteur à la Sned (Société nationale d'édition et de diffusion), unique maison d'édition en Algérie à l'époque. Après la publication de son premier livre, Chabane Ouahioune en écrira d'autres: Ce mal des siècles, qui est un essai sur le racisme, Tiferzizwith ou le parfum de la mélisse, Les conquérants au Parc Rouge, Parmi les collines invaincues, Itinéraires brûlants, Randonnée avec Ait Menguellet et L'aigle du rocher. Dans presque tous ses livres, Chabane Ouahioune ausculte la société kabyle sous plusieurs facettes, il la décrit, la dépeint avec une grande précision, lui qui la connait si bien. Il fait visiter au lecteur, avec délectation, les paysages envoûtants de la Kabylie profonde et de ses sites ensoleillés.
Le mode de vie en Kabylie, avec les traditions souvent rigides y sont aussi abordés, avec la plume de Chabane Ouahioune dont le style est des plus lucides. Mais c'est surtout l'attachement à la terre natale qui fait le plus la particularité de l'oeuvre de Chabane Ouahioune. Ce dernier a marqué les lecteurs par sa chronique mythique «Lettres de Kabylie». Ces chroniques ont permis à Chabane Ouahioune d'augmenter de manière considérable sa popularité et de faire passer le mieux ses messages, à une époque où la lecture de la presse était une tradition ancrée.
Quatre années avant son décès, Chabane Ouahioune a publié son dernier livre: L'aigle du Rocher, édité chez l'Entreprise nationale des arts graphiques (Enag). Chabane Ouahioune a vécu jusqu'à la fin de sa vie dans son village natal tant aimé, Tassaft. Dans une maison au bout des champs.
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