La tension monte entre Téhéran et Washington

Le ministre iranien de la Défense, le général Ahmad Vahidi, a lancé hier une nouvelle mise en garde contre la présence de la marine américaine dans le Golfe, rapporte l'AFP citant l'agence iranienne Mehr. «Nous avons toujours dit que la présence des forces non régionales dans le golfe Persique était nocive et ne pouvait que créer des troubles. Et nous avons par conséquent toujours demandé qu'elles ne soient pas présentes dans cette voie d'eau», a déclaré le général Vahidi. «L'Iran fera tout pour préserver la sécurité dans le détroit d'Ormuz», un canal stratégique, a-t-il ajouté. Mardi, le général Attaollah Salehi, le chef de l'armée iranienne, a déclaré : «Nous conseillons au porte-avions américain qui a traversé le détroit d'Ormuz et se trouve en mer d'Oman de ne pas retourner dans le golfe Persique. L'Iran n'a pas l'intention de répéter son avertissement.» Le porte-avions américain John C. Stennis qui se trouvait dans le Golfe a traversé, la semaine dernière, le détroit d'Ormuz pour se rendre en mer d'Oman, en pleines manœuvres navales iraniennes qui ont duré 10 jours autour du détroit. Malgré ces avertissements, Washington reste déterminé à  maintenir ses navires de guerre déployés dans le Golfe.
De son côté, la Maison-Blanche a affirmé, mardi, que les mises en garde de l'Iran sur la présence militaire américaine dans le Golfe trahissent sa «faiblesse». «Cela reflète le fait que l'Iran est en position de faiblesse», a déclaré le porte-parole de la présidence américaine, Jay Carney. Ce dernier a observé que cette tension alimentée par la République islamique signifie qu'elle subit «des pressions croissantes» et se sent «isolée» sur la scène internationale, après une série de renforcements de sanctions adoptées ces derniers mois contre, en particulier, son secteur bancaire et financier.    
Les USA pointent la «faiblesse» du régime iranien
Un haut responsable militaire iranien a averti, mardi, les Etats-Unis de ne pas renvoyer leur porte-avions dans le Golfe.
Ces déclarations traduisent «l'impact que les sanctions ont sur l'Iran», a relevé Jay Carney. «Nous voyons ces menaces de la part de Téhéran comme de nouvelles preuves que la pression internationale commence à  avoir des conséquences et les dirigeants iraniens ont l'impression d'être de plus en plus isolés», a indiqué de son côté la porte-parole du département d'Etat américain, Victoria Nuland.
Les dirigeants iraniens «essaient de détourner l'attention de leur propre population vis-à-vis des difficultés intérieures de l'Iran, parmi lesquelles celles qui découlent des sanctions économiques», a ajouté Mme Nuland. Le porte-parole du Pentagone, George Little, a déclaré dans un communiqué que les mouvements des porte-avions dans le Golfe et le détroit d'Ormuz a pour souci de garantir la sécurité des opérations militaires américaines dans la région que la protection des règles internationales du commerce maritime. «Nos passages par le détroit d'Ormuz sont en conformité avec la législation internationale qui garantit le droit de passage à  nos vaisseaux», a-t-il rappelé. «Nous sommes engagés à  protéger les règles du commerce maritime, bases de la prospérité internationale, c'est l'une des principales raisons de la présence militaire américaine dans la région», a-t-il ajouté. Il a exprimé son souhait que ces tensions ne dégénèrent pas en affrontement.
A son avis, «personne dans ce gouvernement ne recherche la confrontation au sujet du détroit d'Ormuz. Il est important de faire retomber la pression».