Algérie

La tension monte au sein de l'Opep+



Les deux ministres de l'Energie saoudien et russe étaient loin d'être conciliants avec les pays peu respectueux des accords de limitation de la production, l'Irak, le Nigeria et les Emirats arabes unis en l'occurrence.Les Emirats arabes unis, le Nigeria et l'Irak restent parmi les plus mauvais élèves du groupe Opep+.
Ces pays ne respectent pas entièrement les termes de l'engagement relatif à l'application de l'accord de baisse de production conclu entre l'Opep et ses partenaires. Cela a suscité une polémique au sein de l'alliance. Cette dernière a organisé, jeudi 17 septembre, une réunion par visioconférence où la tension était montée d'un cran lors des discussions et où le ton était ferme de la part de certains pays participants, comme l'Arabie saoudite et la Russie.
"La conformité pleine et entière n'est pas un acte de charité, elle fait partie intégrante de notre effort collectif", a insisté le ministre saoudien de l'Energie, Abdel Aziz ben Salmane, recommandant aux pays membres de "se tenir disposés à prendre d'autres mesures nécessaires en cas de besoin au-delà des 7,7 millions de barils/jour de coupe à la suite des incertitudes liées à la pandémie mondiale de Covid-19".
Et de vitupérer : "Des tactiques pour aller au-delà des quotas de production prévus ont été essayées à maintes reprises par le passé. Elles se sont toujours soldées par un échec (...) et ont entaché la réputation et la crédibilité de l'organisation. Ces fausses promesses discréditent non seulement ceux qui les font, mais encore affaiblissent notre objectif collectif."
Il a, en outre, expliqué que "le régime de compensation mis en place pour les mauvais élèves devrait rester une exception et ne pas être interprété comme une autorisation tacite à surproduire". Son homologue russe, Alexander Novak, a appelé, lui, les pays signataires de l'accord à "respecter le taux de conformité maximal, afin de parvenir au rééquilibrage du marché et de s'assurer que la reprise des cours se poursuit".
À la faveur de la réunion de jeudi, l'Opep+ a demandé à ses membres de prolonger de trois mois, soit de la fin septembre à la fin décembre, ses engagements en matière de réduction (baisse de 7,7 millions de barils/jour) de production, afin de soutenir les cours. Il reste, cependant, beaucoup à faire pour imposer la discipline, faire remonter les prix et stabiliser le marché.
Ainsi, l'Opep+ fait beaucoup d'efforts, mais les résultats sur le terrain ne sont pas encore palpables, compte tenu de l'offre excédentaire, particulièrement importante dans certains pays producteurs, et des vents contraires touchant la demande dans un contexte international des plus difficiles.
Selon le secrétariat de l'Opep, "le PIB mondial devrait se contracter de 4,1% en 2020 et la demande pétrolière mondiale baisser de 9,6 millions de barils par jour (Mbj), tandis que l'offre de pétrole des pays non-Opep diminuerait de 2,68 Mbj".
Des experts de comité de suivi de l'accord Opep+ (JMMC) expriment, toutefois, de l'optimisme pour 2021. Selon leurs prévisions, "la situation sanitaire mondiale va s'améliorer, le PIB mondial va rebondir à +4,7%, la demande pétrolière augmenter de 6,62 Mbj et l'offre non-Opep croître de près de 1 Mbj".
Au regard des "signes encourageants de retour progressif à la situation qui prévalait avant l'apparition de la pandémie, le JMMC s'est dit confiant dans les perspectives d'évolution des fondamentaux du marché pétrolier".
Dans l'environnement actuel, le Comité de suivi a souligné "l'importance d'être proactif et préventif et a recommandé aux pays membres de l'alliance d'être prêts à prendre des mesures additionnelles si nécessaire".

Youcef SALAMI


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