La télévision nationale pointée du doigt

Le football est le sport le plus populaire en Algérie, il doit bénéficier du plus grand temps d'antenne à la télévision, en raison de sa capacité à rassembler de larges audiences.La non-retransmission des matches du championnat de Ligue 1 depuis le début du mois de Ramadhan par la télévision nationale suscite de plus en plus la colère des téléspectateurs algériens. En effet, des affiches n'ont pas été retransmises par le détenteur exclusif des droits TV des compétitions nationales pour des raisons peu évidentes. ESS-JSK, CRB-USMA et dernièrement ESS-USMA ont été zappés par "l'unique" pour laisser de la place à la grille spécial Ramadhan avec la série interminable de sketchs, feuilletons et cameras cachées de mauvais goût. Sur la toile, les commentaires foisonnent, épinglant cette décision irréfléchie, d'autant plus que les matches se déroulent à huis clos en raison de la crise sanitaire. Chacun y va de son avis, mettant en exergue une frustration certaine et généralisée.
"C'est notre droit de voir les matches de nos équipes favorites, les droits ont été achetés auprès de la FAF par le service public dans ce sens. Pourquoi alors payer des droits à coups de milliards pour ensuite retransmettre en direct 1 sur 10 matches. C'est inadmissible et lamentable", martèle un internaute. Un autre donne l'exemple de la Tunisie et du Maroc où les "rencontres des championnats locaux sont retransmises régulièrement sans que cela dérange la riche grille de programmes pour ce mois sacré". Selon nos sources, l'EPTV privilégie ces programmes spéciaux durant le mois sacré, car ils sont surtout porteurs d'une grande masse de publicités. Des contrats mirobolants ont été signés dans ce sens, ce qui ne permet pas à l'EPTV de faire marche arrière sous peine de remboursement onéreux. Devant cette levée de boucliers des footeux, la FAF et la LFP observent un mutisme étrange. Pourtant, il s'agit bien là de l'image du football local, de son impact sur le plan social, local et surtout économique. De la stratégie de marketing de la FAF et de la LFP qui vise la valorisation de la Ligue 1 de football professionnel algérienne, et sa "mise en marché" à travers l'arrivée des sponsors.
À l'heure de la globalisation et de l'attractivité dans le but d'attirer les investisseurs dans le championnat national et chez nos clubs en pleine crise financière, les instances ne se soucient guère de la visibilité du championnat sur le plan national et international. Il est bien connu, la télévision favorise la productivité du championnat national, elle attire plus de personnes assistant à l'événement et donc plus d'investisseurs soucieux de véhiculer l'image de leurs produits. Le football est le sport le plus populaire en Algérie, il doit bénéficier du plus grand temps d'antenne à la télévision, en raison de sa capacité à rassembler de larges audiences.
SAMIR LAMARI