Algérie

La téléphonie mobile, un catalyseur pour la croissance en Afrique subsaharienne Selon un rapport de la GSM Association



La téléphonie mobile, un catalyseur pour la croissance en Afrique subsaharienne                                    Selon un rapport de la GSM Association
Un rapport de la GSM association (Gsma) a révélé, dernièrement, que l'Afrique subsaharienne était le marché de la téléphonie mobile enregistrant la plus forte croissance au monde, avec un rythme de croissance annuel, prodigieux de 44% depuis 2000 (1). Le nombre de connexions mobiles a grimpé à 475 millions contre, seulement, 12,3 millions de lignes fixes, représentant le ratio mobile/fixe le plus élevé au monde. S'il bénéficiait d'allocations de spectre suffisantes et d'une régulation transparente, le secteur de la téléphonie mobile pourrait permettre la création de 14,9 millions de nouveaux emplois en Afrique subsaharienne entre 2015 et 2020. Sur la base d'une recherche du cabinet d'audit et de conseils, Deloitte, l'Observatoire de la téléphonie mobile en Afrique subsaharienne de la Gsma (2) fournit une évaluation complète de ce secteur dans la région ainsi que son impact socio-économique. Le rapport complet peut être consulté sur le site web www.gsma.com/ MO. «La téléphonie mobile a, d'ores et déjà, révolutionné la société africaine et, pourtant, la demande continue de croître de près de 50% par an», a déclaré Tom Phillips, responsable des affaires gouvernementales et des questions de réglementation à la Gsma. «Afin de créer un environnement qui soutient et encourage cette formidable croissance, il est impératif que les gouvernements travaillent en partenariat avec les opérateurs de téléphonie mobile pour permettre au secteur de prospérer dans la région, et au final offrir des options abordables pour connecter ses citoyens», ajoutera-t-il. La région connait des niveaux d'utilisation de l'Internet mobile parmi les plus élevés au monde. Au Zimbabwe et au Nigeria, le réseau mobile achemine plus de la moitié de l'ensemble du trafic sur le Web avec respectivement 58,1% et 57,9%, contre seulement 10% en moyenne à l'échelle mondiale. Les niveaux de pénétration de la 3G devraient croître de 46% d'ici à 2016 à mesure que se développe l'utilisation des services spécifiques à la téléphonie mobile.

Impact économique de la téléphonie mobile
Le rythme d'adoption rapide du mobile a apporté d'importants bénéfices économiques à la région, contribuant, directement, à hauteur de 32 milliards de dollars à l'économie de l'Afrique subsaharienne, ou 4,4% de son PIB. Environ 3,5 millions d'emplois à plein temps sont attribués au secteur de la téléphonie mobile qui a, en outre, suscité une vague d'innovations en matière de technologie et de contenu. Plus de 50 «centres d'innovation», qui développent des compétences et du contenu locaux dans le domaine des services pour les TIC, ont été créés, parmi lesquels le Hive Colab en Ouganda, le iHub au Kenya et Limbe Labs au Cameroun. Le service de transfert d'argent par téléphone portable M-Pesa de Safaricom au Kenya a atteint une envergure supérieure à tout autre service dans le monde. Il existe aujourd'hui plus de 80 opérations financières par mobile pour la population ne possédant pas de compte bancaire en Afrique, contre 36 en Asie, la deuxième région la plus populaire pour ces services.

La «pénurie» de spectre est une menace pour la région
Mais malgré des investissements de 16,5 milliards dollars au cours des cinq dernières années (2,8 milliards dollars pour la seule année 2011) dans les cinq marchés clés de la région, consacrés principalement à l'expansion des capacités réseau, l'Afrique subsaharienne fait face à une «pénurie de capacité et de couverture» en termes de spectre disponible pour la téléphonie mobile. Le nombre de fréquences actuellement allouées aux services mobiles en Afrique subsaharienne figure parmi les plus faibles au monde. Certains pays n'allouent que 80 MHz, à comparer aux marchés développés qui allouent à la téléphonie mobile plus de 500 MHz. Alors que l'on prévoit une multiplication par 25 du trafic de l'Internet mobile au cours des quatre prochaines années, on assistera à une augmentation considérable de la congestion des réseaux si les gouvernements de la région n'entreprennent pas des actions urgentes pour libérer de nouvelles fréquences conformément aux recommandations de la Conférence mondiale des radiocommunications de l'UIT. Cela inclut des capacités dans la bande du Dividende numérique (700-800 MHz) et la bande des 2,6 GHz ainsi que la libéralisation des accords de licence existants, pour permettre le déploiement des réseaux Umts et LTE à haut débit dans les bandes des 900 et 1 800 MHz. L'effet cumulé, combiné de la libération de fréquences dans la bande Dividende numérique, dans la bande des 2,6 GHz et de la réaffectation de la bande des 1 800 MHz aurait un impact positif sur la création d'emplois : 14,9 millions d'emplois supplémentaires pourraient être créés entre 2015 et 2020 dans les six marchés clés de la région.La croissance du secteur de la téléphonie mobile pourrait également générer une augmentation du PIB de 40 milliards dollars, soit 0,54% du PIB total, dans la région d'ici à 2016. Dans le même temps, l'absence d'une harmonisation des allocations de fréquences dans la région pourrait augmenter le coût des combinés d'un montant pouvant atteindre 9,30 dollars pour les consommateurs africains.Chris Williams, associé chez Deloitte dans le domaine des télécommunications, a commenté en ces termes : «Dans de nombreux pays d'Afrique subsaharienne, le haut débit mobile est le seul moyen possible pour offrir un accès à l'Internet aux consommateurs. Toutefois, pour optimiser les gains potentiels, les gouvernements doivent continuer à soutenir le développement du haut débit mobile, notamment via la fourniture d'un spectre de fréquences approprié. Les allocations de spectre actuelles dans la région sont en retard par rapport aux pays développés et, à défaut d'être augmentées, vont probablement accroître les coûts de fourniture, compromettre les décisions d'investissement et augmenter la congestion des réseaux.»

La taxation et la réglementation pourraient réprimer la croissance future
De hauts niveaux de taxation gouvernementale et de nouvelles réglementations menacent également de limiter la croissance des services mobiles dans la région. Parmi les régions en développement dans le monde, l'Afrique a proportionnellement le niveau de taxation le plus important dans le coût de possession d'un téléphone portable ; les taxes sur les combinés et autres terminaux mobiles y sont nettement plus élevées qu'ailleurs. On constate également une tendance inquiétante dans le sens de nouvelles taxes instaurées sur les services mobiles, essentiels ; par exemple, le gouvernement kenyan a récemment annoncé une nouvelle taxe de 10% sur les services de transfert d'argent, menaçant la viabilité économique du service à l'avenir.À côté de cela, les autorisations pour des antennes-relais et des déploiements de fibres optiques ont été identifiées comme l'obstacle unique le plus important aux investissements de la communauté de la téléphonie mobile en Afrique subsaharienne. Alors que la capacité augmente et que de tels déploiements sont requis d'urgence pour faire face à l'importante croissance du trafic, les processus d'autorisation et les réglementations tant locales que nationales, qui sont complexes et non coordonnés, pourraient être simplifiés afin de favoriser ce processus.«S'attaquer à une réglementation étouffante, éviter une taxation élevée et mettre en 'uvre une approche harmonisée de futures allocations de spectre sont des actions qui permettront de pérenniser le succès de la téléphonie mobile sur le continent. Il existe non seulement le potentiel de sortir des millions de personnes de la pauvreté mais aussi l'opportunité de garantir que l'Afrique profite d'économies d'échelle globales en termes de technologie réseau et de terminaux mobiles», indiquera M. Phillips.Soulignons que la Gsma est une association qui représente les intérêts d'opérateurs de téléphonie mobile du monde entier. Présente dans plus de 220 pays, la Gsma rassemble 850 opérateurs mobiles dans le monde, ainsi que plus de 230 sociétés actives dans l'écosystème mobile, élargi, dont des fabricants de téléphones, des sociétés de logiciels, des fournisseurs d'équipements et des sociétés Internet ainsi que des organisations dans des secteurs tels que les services financiers, les soins de santé, les médias, les transports et les services publics. Les membres de l'association concentrent 3,3 milliards de clients, soit 86% des utilisateurs de téléphonie mobile dans le monde. La Gsma produit également des événements majeurs tels que le Congrès mondial de la téléphonie mobile (Mobile world congress) et l'Expo de la téléphonie mobile en Asie (Mobile Asia expo).
APO
Notes
(1) Source : Wireless Intelligence, 2012 : la croissance est exprimée en tant que taux de croissance composé, annuel pour la période 2000-2012. À titre de comparaison, ce même taux était de 34% pour les régions en voie de développement et de 10% pour les régions développées. Les classifications de pays sont basées sur les définitions de la Banque mondiale.
(2) Il s'agit de la seconde édition africaine de la série Mobile Observatory de la Gsma, préparée par Deloitte pour la Gsma et la première à s'intéresser, en particulier, à l'Afrique subsaharienne. Cet observatoire fournit les dernières statistiques et informe sur les développements du marché, il procure, en outre, un point de référence pour les participants du secteur de la téléphonie mobile, les décideurs politiques et d'autres parties prenantes, intéressées. Il informe sur l'état du secteur, notamment l'évolution de la concurrence, l'innovation dans les nouveaux produits, services et technologies et la contribution du ecteur au développement social et économique de la région.


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