Algérie

La Syrie suspendue, rappel des ambassadeurs: Les Arabes isolent Assad



La Syrie a été sévèrement sanctionnée, hier samedi, par la Ligue arabe, à travers la suspension de son statut de membre de l'Organisation, à l'issue d'une réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères.

La décision de la Ligue arabe, si elle surprend par son ton ferme à l'encontre de Damas, qui n'a pas vraiment obtempéré aux injonctions de la ligue, de cesser de massacrer les populations civiles et d'appliquer le plan de paix arabe, était cependant attendue à partir du moment où c'est un pays du CCG (Conseil de coopération du Golfe), le Qatar, qui était à la barre technique du comité arabe chargé de négocier une transition pacifique en Syrie.

Hier samedi, le ministre des Affaires étrangères et Premier ministre du Qatar, Hamad ben Jassem al-Thani, annonçait ce que beaucoup dans le monde arabe et ailleurs espérait : la suspension de la Syrie de la Ligue arabe et un appel au retrait des ambassadeurs (arabes) de Damas pour signifier au régime en place le refus de la situation actuelle dans le pays.

En outre, la Ligue arabe a appelé à des sanctions contre Damas, qui a pratiquement refusé d'appliquer le plan de paix proposé par les pays arabes, et consistant notamment, au retrait des chars de l'armée, des villes en sédition. Mais, cet accord n'a pas été suivi d'effet, puisque la répression des manifestations anti-régime, qui a fait selon l'ONU, plus de 3.500 morts depuis la mi-mars, n'a pas baissé d'intensité, faisant notamment plus de 120 morts, dans la seule région de Homs.

La suspension de l'adhésion de la Syrie à la Ligue arabe était l'une des revendications principales de l'opposition syrienne dont les différents courants se sont succédé au Caire ces derniers jours pour rencontrer Nabil al-Arabi, le secrétaire général de la Ligue arabe. Au siège de la Ligue, dix-huit des vingt-deux membres avaient voté en faveur d'un appel à tous les courants de l'opposition à «se mettre d'accord sur un projet unique pour la gestion de la transition prochaine en Syrie», a expliqué, lors d'une conférence de presse, Hamad ben Jassem al-Thani, qui avait présidé la réunion de la Ligue arabe sur la Syrie. Il a précisé que l'institution panarabe souhaitait rencontrer tous les courants de cette opposition sous trois jours au Caire, pour parler du projet de transition politique en Syrie.

L'après Bachar El Assad, avec la décision de gel de la Syrie au sein de la Ligue arabe semble, d'ores et déjà, en cours. D'autant que le sommet du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG), prévu mardi à Doha avec la présence des chefs d'Etat algérien, russe et qatari pourrait très vraisemblablement aborder le dossier syrien; Moscou restant le seul ‘'soutien'' du régime actuel à Damas.

DAMAS REJETTE LA DECISION DE LA LIGUE

Dans une première réaction à la décision de la ligue arabe de suspendre la Syrie, Damas estime que cette décision est «illégale et contraire au traité» de l'organisation, a indiqué samedi l'ambassadeur syrien Youssef Ahmad. C'est une décision qui «met fin à l'action arabe commune, et prouve que l'administration (de la Ligue) suit un programme édicté par les Américains et les Occidentaux», affirme M. Ahmad.

Par ailleurs, un civil a été tué samedi dans la région d'Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie où des affrontements se déroulaient entre l'armée et des déserteurs présumés, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). «Un civil a péri samedi à Jabal al-Zaouiya, à Idleb, tué par une balle perdue lors d'affrontements entre des forces de l'armée régulière et des hommes armés, probablement des déserteurs», a précisé l'OSDH. Selon l'OSDH, entre 50 et 60 soldats de l'armée syrienne ont fait défection à Idleb. Dans la même région, «les forces de sécurité encerclaient la ville de Saraqeb où des coups de feu étaient entendus». Dans la ville de Homs, «les forces de sécurité menaient des perquisitions et des arrestations dans les quartiers de Bab Sebaa et Bab Dreib, à la recherche de militants», a encore ajouté l'OSDH. Les manifestations de vendredi contre le régime du président Bachar al-Assad, ont fait 25 morts civils, en majorité dans la ville de Homs, selon des ONG humanitaires.




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