Algérie

La Syrie sur tous les plans



Les discussions de Genève seront-elles différentes'Mais si la reprise d'Idlib et de toute la province de Deir Ezzor reste un objectif incontournable, force est de relever la nécessité de parcourir les étapes convenues aussi bien à Astana qu'à Sotchi et parmi elles, celle de la mise en oeuvre d'un comité constitutionnel.
Durant le mois de septembre, la Syrie va de nouveau faire l'objet d'intenses tractations. C'est ainsi que l'émissaire de l'ONU sur la Syrie vient d'inviter des représentants de plusieurs pays occidentaux et du Proche-Orient à une réunion à Genève, le 14 septembre, consacrée à la future Constitution syrienne, selon une annonce de l'ONU communiquée hier. Cette rencontre déjà convoquée par Staffan de Mistura pour les 11 et 12 septembre au Palais des Nations, siège genevoix de l'organisation internationale aura lieu en présence, souligne-t-on, des représentants de la Russie et de l'Iran qui soutiennent le gouvernement syrien ainsi que celui de la Turquie qui appuie aunt à elle certains groupes de l'opposition.
L'objectif, annoncé en son temps lors des pourparlers d'Astana dans leur toute dernière phase, est de constituer un comité constitutionnel chargé de la rédaction de la nouvelle loi fondamentale du pays. Rédaction qui est encore loin de faire l'objet d'un réel consensus entre les deux délégations même si l'opposition a fini par mettre beaucoup d'eau dans son vin, à la lumière des évènements qui se sont succédé en 2017 et durant l'année en cours marquée par une avancée fulgurante de l'armée syrienne dans les différents bastions dits rebelles et l'évacuation de groupes terroristes vers la province d'Idlib, au nord de la Syrie.
La porte-parole de l'ONU, Alessandra Vellucci, a indiqué hier au cours d'une conférence de presse que Staffan de Mistura a invité pour le 14 septembre de «hauts représentants» de l'Egypte, de la France, de l'Allemagne, de la Jordanie, de l'Arabie saoudite, du Royaume-Uni et des Etats-Unis. Cette rencontre, a-t-elle précisé, sera consacrée à une réflexion sur «la voie à suivre pour le processus politique» dans la crise syrienne, «y compris les efforts des Nations unies pour faciliter l'établissement d'un comité constitutionnel». L'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU souhaite obtenir du comité constitué par les représentants du gouvernement de Damas et de l'opposition syrienne, un instrument opérationnel dont le travail, s'il est concluant, pourra être présenté au Conseil de sécurité de l'ONU à l'occasion de la tenue de l'Assemblée générale de l'organisation en décembre prochain.
Il semble pourtant que c'est aller encore une fois vite en besogne. Une semaine auparavant, le 7 septembre pour être exact, un sommet aura lieu à Téhéran qui verra les principaux acteurs de la crise syrienne (Russie, Iran et Turquie) débattre de la meilleure manière d'aborder la nouvelle étape, compte tenu des avancées considérables de l'armée syrienne et de ses alliés qui contrôlent désormais 70% du territoire.
Si la Turquie redoute l'offensive programmée à Idlib des forces syriennes et réclame de ses deux partenaires des «garanties» concernant les groupes rebelles qu'elle «protège» au contraire des FDS kurdes soutenus, quant à eux, par la coalition internationale et principalement les Etats-Unis, nul doute que Moscou et Téhéran entendus par Damas chercheront un moyen de contenter tout le monde et son père. Mais si la reprise d'Idlib et de toute la province de Deir Ezzor reste un objectif incontournable, force est de relever la nécessité de parcourir les étapes convenues aussi bien à Astana qu'à Sotchi et parmi elles, celle de la mise en oeuvre d'un comité constitutionnel dont les résultats sont fortement attendus pour valider la renaissance d'une Syrie apaisée et souveraine et qui représente pour l'ensemble des parties impliquées dans la recherche d'une solution consensuelle «un élément clé» pour offrir au peuple syrien les conditions d'une paix et d'une unité recouvrées. Rien ne dit qu'à Genève les choses iront beaucoup mieux que par le passé, Staffan de Mistura ayant déjà conduit pas moins de neuf cycles de négociations indirectes entre la délégation du gouvernement syrien et celle des groupes dits rebelles avec, à chaque fois, un échec patent que les instances onusiennes ont systématiquement attribué aux représentants de Damas, oubliant un peu vite que les émissaires des groupes terroristes n'ont d'autre ambition que celle de la victoire par la force brutale, chose dont ils sont désormais dépourvus.


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