Algérie

La Syrie proche du chaos



Dans un cas, quelques moyens souvent rudimentaires, et beaucoup de bon sens peuvent suffire. Dans l’autre par contre, il n’y a aucune limite, même s’il s’agit de tirer sur des populations désarmées, avec l’intention aujourd’hui avérée de tuer. Le bilan est extrêmement élevé, et il est même désastreux pour le régime syrien qui laissait espérer un changement que la société attend avec beaucoup d’intérêt. Au contraire, elle se heurte à un véritable verrou qu’elle s’emploie à sauter malgré ses pertes. Elle n’a plus peur constate t-on de plus en plus, et ses manifestations avec un seul mot d’ordre, ne font que s’étendre pou englober l’ensemble du pays. Du face à face, le pays est passé à l’affrontement, avec cette fois le recours à l’armée contrairement à ce qui a pu se passer dans d’autres, où les portes des casernes sont restées fermées. Un choix fondamentalement politique, dans tous les cas de figure, le cas syrien s’expliquant selon de nombreuses analyses, par la nature du pouvoir, ainsi que sa composante. C’est ce qui permet à ce dernier à s’y appuyer comme sur un dernier rempart, afin de mettre fin à la révolte. Mais est-ce cela qui lui donne autant d’assurance au plan international, puisqu’il bénéficie d’un trop fort silence que beaucoup pourraient assimiler à de la complaisance. Et de s’interroger sur cette démarche qui consiste à aller devant une institution constamment décriée, et qui est la Commission des droits de l’Homme de l’ONU, alors même qu’il y a urgence à arrêter la machine de guerre syrienne lancée contre sa propre population. Que cache aussi ce débat à peine esquissé au Conseil de sécurité, et rapidement clos ' Des divergences entre membres permanents de l’instance onusienne dit-on sans plus. Pendant ce temps, les grandes puissances interpellées par les Syriens avec insistance, tergiversent même sur l’application de simples sanctions.
Alors que s’installe cette incapacité, les militaires syriens qui avaient pris position depuis vendredi avec des chars dans le centre de Homs, à 160 km au nord de Damas, ont pénétré samedi soir et dimanche à l’aube dans plusieurs quartiers tenus par les opposants au régime   comme Bab Sebaa et Baba Amr, selon un militant des droits de l’Homme. Des tirs de mitrailleuses lourdes ont résonné dans ces deux quartiers, où l’électricité et les communications téléphoniques étaient coupées, a ajouté ce militant.
Depuis le début de la   contestation, Homs, troisième ville du pays avec un million d’habitants, est le théâtre de manifestations quasi quotidiennes. D’après l’organisation des droits de l’Homme Insan, 16 manifestants avaient été tués vendredi à Homs quand les forces de sécurité avaient ouvert le feu sur une manifestation dans le centre-ville. A Banias, ville de 50.000 habitants sur la côte méditerranéenne, les communications téléphoniques, l’électricité et l’eau ont été coupées. Ces villes sont coupées du reste du monde. L’armée intervient à Homs et à Banias après dix jours de siège de Deraa  (sud), épicentre de la contestation. Entrée le 25 avril dans la ville, l’armée a arrêté plusieurs milliers de personnes, selon des militants des droits de l’homme, ceux-ci affichant un fort optimisme quant à l’aboutissement de leur révolution. «L’usage de la violence, notamment le massacre et la torture de contestataires (...), ne fait que rendre les gens plus en colère et leur donner envie de renverser le régime», affirme l’un d’eux. Le mur de la peur a été renversé, et la population n’aspire à rien d’autre que la liberté, et le droit de choisir ses dirigeants.


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