Algérie

La Syrie prête à épauler l'Irak contre les djihadistes



La Syrie prête à épauler l'Irak contre les djihadistes
Le gouvernement de Damas est convaincu que le «terrorisme» auquel fait face l'Irak «est le même qui sévit en Syrie».Le régime de Damas a affirmé mercredi qu'il était prêt à «coopérer» avec Baghdad pour faire face au «terrorisme», «le même» selon lui en Syrie et en Irak, au lendemain de la prise par des jihadistes de la deuxième ville de ce pays. «Le terrorisme soutenu par l'étranger auquel fait face l'Irak frère est le même qui sévit en Syrie», selon un communiqué du ministère syrien des Affaires étrangères. Damas est «prêt à coopérer avec l'Irak pour faire face au terrorisme, cet ennemi commun», poursuit le texte. Des groupes jihadistes, dont l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), groupe ultra-radical qui opère en Syrie et en Irak et qui aspire à créer un émirat islamique entre ces deux pays, ont pris mardi la province irakienne de Ninive et son chef-lieu de Mossoul ainsi que d'autres secteurs du nord du pays. En Syrie, l'EIIL contrôle déjà de larges parts de la province pétrolière de Deir Ezzor, frontalière de l'Irak, faisant craindre une unité territoriale avec le nord-est de ce pays. «Ce terrorisme menace la paix et la sécurité dans la région et le monde», a indiqué le ministère syrien, appelant le Conseil de sécurité de l'ONU «à prendre des décisions claires condamnant ces actes terroristes et criminels et à agir contre les pays soutenant ces groupes». En Syrie, l'EIIL était allié avec les rebelles qui combattent le régime de Bachar al-Assad depuis trois ans, mais les insurgés ont retourné leurs armes contre lui en raison des atrocités qu'ils lui attribuent et de sa volonté hégémonique. Le régime syrien ne fait toutefois aucune distinction entre jihadistes et rebelles, les qualifiant tous de «terroristes» soutenus par notamment par les pays du Golfe comme l'Arabie Saoudite ou le Qatar. L'EIIL ne semble toutefois pas bénéficier du soutien ouvert d'un Etat. Selon des analystes, le groupe reçoit un soutien de riches familles dans le Golfe, des revenus des champs pétroliers qu'ils contrôlent en Syrie et de l'extorsion de fond qu'il perçoit dans les régions qu'il domine. Depuis le début du conflit en Syrie, le pouvoir à Baghdad, contrôlé par des chiites, a affiché une neutralité bienveillante à l'égard du régime de Bachar al-Assad, dominé par la communauté minoritaire alaouite, issue du chiisme. Liban : à Bourj Hammoud, couvre-feu obligatoire pour les Syriens Le malaise règne dans cette ville de la banlieue de Beyrouth où les incidents se multiplient entre les réfugiés syriens et les habitants. Reportage. La nuit n'est pas encore tombée à Beyrouth, mais Hassan se hâte de quitter l'épicerie où il travaille pour rejoindre Bourj Hammoud. Comme tous les Syriens habitant dans cette ville de 100 000 habitants accolée à la capitale libanaise, le livreur de vingt ans ne doit pas s'éterniser avant de rentrer chez lui. Après 20 heures, il risque de se faire arrêter par la police : depuis le 21 mai, la mairie a mis en place un couvre-feu pour les Syriens. Une grande bannière déployée dans la rue qui mène à la ville leur rappelle la nouvelle règle : de 20 heures à 8 heures du matin, tous doivent rester cloîtrés chez eux, tous ont l'interdiction de circuler dans la ville. «C'est injuste», dénonce Hassan, qui doit à présent faire un détour pour regagner sa maison et éviter les barrages de police s'il quitte son travail trop tard. «Si un Syrien a fait une erreur, les autorités doivent le punir et non s'en prendre à tous», s'insurge-t-il. La mairie a pris cette décision après qu'une bagarre entre un Libanais et un Syrien a viré au drame le 18 mai dernier. Alors qu'un groupe de Libanais assiégeait la maison où le Syrien s'était retranché, un voisin âgé de 60 ans a essayé de calmer les esprits des uns et des autres. Il a finalement reçu par erreur une bonbonne de gaz sur la tête, jetée par un Syrien qui visait le groupe de Libanais en colère. Assommé, l'homme a été transporté à l'hôpital inconscient. La rumeur de sa mort a ensuite été répandue par les médias locaux, même s'il est aujourd'hui en bonne santé. Mais le mal est fait : l'accident a déclenché un flot de violences contre les Syriens de Bourj Hammoud. Sur la Toile, la vidéo de l'agression est devenue virale et les insultes visant les Syriens pleuvent. La situation est devenue si tendue que Fawaz, un Kurde syrien de 23 ans qui vivait dans le quartier depuis un an, a pris la décision de déménager. «J'ai vraiment eu peur, car des groupes de Libanais se sont mis à tabasser chaque Syrien qu'ils trouvaient sur leur passage, témoigne-t-il. De ma fenêtre, j'ai vu un groupe de dix Libanais tabasser un seul Syrien.»




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