Algérie

La Syrie martyrisée



La situation autour du conflit syrien a brusquement empiré, au point que le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, s'en est alarmé et a souligné que «le risque d'une escalade encore plus grande augmente d'heure en heure».La détérioration de la situation est intervenue jeudi lorsqu'Ankara a accusé le régime syrien d'avoir tué 33 soldats turcs dans la région d'Idleb. Le régime de Tayyip Erdogan a installé son armée dans le nord-est de la Syrie sous prétexte d'empêcher les réfugiés syriens de pénétrer en Turquie.
Damas cherche à reprendre pied par tous les moyens. Sous prétexte de combattre la présence des terroristes islamistes dans la région d'Idleb, sous contrôle turc, le tyran de Damas, Bachar Al Assad, bien protégé par le parapluie russe, n'hésite pas à massacrer la population civile et à bombarder les écoles et les hôpitaux pour arriver à ses fins.
Depuis le lancement de l'offensive à la mi-décembre dernier pour reprendre le contrôle de cette région, Damas a poussé plus de 900 000 personnes, dont 500 000 enfants, à la fuite, venant ainsi s'ajouter aux 6 millions de Syriens ayant fui leur pays et dont le plus gros contingent (4 millions) se trouve en Turquie.
Human Rights Watch a été plus loin en accusant le régime d'utiliser des «armes à sous-munitions incendiaires» et des «barils d'explosifs» contre sa population.
Israël a profité de cette brusque escalade pour mettre davantage de l'huile sur le feu en attaquant l'adversaire déjà à terre et qui contrôle une portion congrue de son pays.
Jeudi, l'armée israélienne a attaqué la région du Quneitra, dans le Golan, tuant des civils, qui sont sa proie la plus vulnérable.
Fort de sa puissance et sa protection américaine, qui lui garantit une totale impunité, Tel-Aviv a mené des centaines d'attaques contre la Syrie depuis 2011, année où Bachar Al Assad a déclaré une guerre ouverte à son peuple pour des motifs religieux.
Pour étudier en urgence la situation, l'OTAN, dont la Turquie est un membre stratégique, s'est réuni hier, sans doute pour calmer Ankara, car elle s'est contentée d'un communiqué final sibyllin. De leur côté, les Etats-Unis se sont contentés eux aussi d'une condamnation verbale de la Syrie et de la Russie, mais sans aller plus loin.
Il n'est pas question d'aller vers une confrontation militaire directe avec Moscou, uniquement pour plaire à un mégalomane qui rêve de restaurer l'influence ottomane sur la région. La folie des grandeurs a entraîné Erdogan à s'enfoncer dans le bourbier syrien et il n'arrive pas à s'en sortir.
La réaction de la Russie l'a empêché de réaliser son ambition et il n'est pas en mesure d'aller à la confrontation directe avec elle. Les lourdes pertes subies par son armée jeudi constituent pour lui un affront dont il n'est pas près de se relever.
Le peuple turc, qui l'a soutenu lorsqu'il s'est engagé dans l'aventure syrienne, pourrait se retourner contre lui faute de résultats positifs.
Surtout que seul le peuple turc payera le prix de cette guerre qui n'en finit pas. Erdogan, qui peut se targuer de grandes réussites économiques qui honorent la Turquie, est en train de dilapider un capital de respect qu'il avait commencé à acquérir lorsqu'il était maire d'Istanbul.
Et c'est surtout le peuple syrien qui paie l'obstination d'un dictateur et la folie des grandeurs d'un autocrate.


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