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La Syrie en ruine Edito : les autres articles



La Syrie en ruine                                    Edito : les autres articles
Il n'est plus possible, depuis quelques jours, de parler simplement de crise syrienne, celle-ci ayant pris des proportions nouvelles, au demeurant prévisibles. Elles renvoient à la détermination de l'opposition d'aller jusqu'au bout de son action, qui consiste à mettre fin au régime d'Al Assad et à celle de ce dernier de s'y maintenir. Le Printemps arabe, si l'expression peut être admise, vient alors de prendre des allures inconnues jusque-là, celles d'une guerre civile, le cas libyen étant, lui, marqué par une intervention étrangère. Ce ne sont plus de simples actions armées que mène l'opposition, mais depuis peu, elle n'hésite plus à aller au devant de l'armée syrienne dans son périmètre le plus restreint. Evidemment, cela suppose des moyens et il en faut pour combattre l'armée syrienne que l'on dit puissante, mais qui a dû puiser dans ses bataillons stationnés sur la partie du Golan qui a échappé à l'annexion israélienne.
Même si elle refuse jusque-là une guerre de positions, l'opposition syrienne étend son champ d'action en marquant sa présence dans plusieurs villes et surtout plusieurs quartiers de la capitale et d'Alep, que l'on disait éloignés de la rébellion. De telles batailles n'ont pas été, bien entendu, sans impact. 19 000 tués depuis mars 2011, ce qui est dramatique. Mais sans nul doute la Syrie, telle qu'elle était connue jusqu'à cette date, aura cessé d'exister. Les pertes sont partout et à tous les niveaux. Tout d'abord, le mur de la peur est tombé et les Syriens paient un prix extrêmement élevé pour mettre fin au système dictatorial, en espérant que leur pays connaisse enfin la stabilité.
Il ne faut pas perdre de vue le fait que la Syrie, depuis son indépendance en 1946, était surtout dirigée par des dictatures militaires, celle de Hafez Al Assad durant plus longtemps que toutes les autres. Plus que cela, Al Assad a assuré sa succession en mettant en place un régime dynastique. Et c'est celui-ci qui est aujourd'hui attaqué dans ses fondements. L'attaque menée mercredi en est la preuve la plus spectaculaire, car se déroulant dans un périmètre restreint et ciblant les plus hauts responsables militaires, dont le ministre de la Défense et son vice-ministre, ainsi que le chef de la cellule de crise mise en place pour mettre fin à la révolte.
Certains de ses éléments les plus visibles s'en sont démarqués, passant même dans l'opposition, donnant ainsi le signal de la fin, mais une fin qui s'annonce dramatique pour un pays déjà en ruines et qui s'interroge sur son avenir. Le militaire a déjà pris le pas sur le politique face à la répression. En réalité, il s'est substitué à ce dernier qui n'arrivait plus à surmonter ses divisions. A croire que seul le départ d'Al Assad en était l'unique dénominateur commun. Un point majeur, il est vrai, sur ce qui est supposé constituer une feuille de route, mais cela reste un point, alors qu'il y a beaucoup à faire pour rétablir la confiance, la coexistence entre Syriens que seule la démocratie peut offrir.


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