La Syrie divise le monde musulman Sommet de l'OCI

Le 4e sommet extraordinaire de l'organisation de la Conférence islamique (OCI), s'est ouvert dans la nuit de mardi à mercredi au palais royal Al-Safa à La Mecque. Au menu : le dossier de la Syrie, l'examen de la situation dans les pays musulmans et les moyens à même de permettre le renforcement de l'unité et de la solidarité entre ses membres. Ce vaste programme traduit les défis du monde musulman menacé par la « sédition et les divisions ». Dans un sommet fort agité, la suspension de la Syrie, que le président iranien Ahmadinejad n'a pas pu empêcher, a révélé l'étendue des divergences et des dissensions d'une organisation minée par le poids des rivalités régionales. L'allié iranien, qui n'en démord pas, juge la décision contraire à la « charte de l'OCI » et incompatible avec la recherche d'un règlement politique de la crise privilégié lors de la conférence organisée, jeudi dernier à Téhéran, en présence des représentants de 29 pays dont la Russie, la Chine et l'Inde. « Nous voulons que l'opposition se mettent autour de la table avec le gouvernement syrien et qu'ils coopèrent afin que la mise en 'uvre des réformes soit accélérée et puisse aider à mettre fin aux violences », a indiqué, à cet effet, le ministère iranien des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi. L'option dialoguiste est combattue par l'Arabie Saoudite, le Qatar et la Turquie plaidant pour le départ de Bachar El Assad et le lancement de la période transitoire. La ligne de fracture met en péril la vocation unitaire de l'OCI, qui ambitionne de « mettre un terme aux divergences et aux dissensions et, ce, en vue de se rassembler autour des facteurs d'union du monde islamique et de s'éloigner de tout ce qui est susceptible d'attiser la haine et les conflits, comme les questions confessionnelles et ethniques ». Dans cette guerre d'influence par procuration, le monde musulman, qui affiche ouvertement ses divisions, vit le marasme de la nouvelle guerre froide qui génère le clivage sunnite-chiite aux effets dévastateurs.