Algérie

La Syrie change-t-elle de politique ?


Quand l'aviation israélienne a bombardé, il y a quelquesmois, un objectif en territoire syrien, Damas a, contre toute attente, faitpreuve d'une étonnante et inexplicable retenue. Le régime syrien s'est contentéen effet de dénoncer l'agression et de réfuter que l'objectif visé ait eu unequelconque destination en rapport avec le prétendu programme nucléaire que, selonla propagande israélo-occidentale, la Syrie aurait engagé avec lacoopération de la Coréedu Nord.L'on sait maintenant que le raid israélien s'est produitalors que les deux pays négociaient par l'entremise de la Turquie. Ce qui est làune situation permettant d'apprécier sous un nouvel éclairage l'attitude et laréaction à ce moment-là de Damas.Il nous semble désormais que le pouvoir syrien a opté pourle profil bas dans cette affaire pour ne pas rompre les négociations engagéesavec l'Etat hébreu, à l'entame desquelles le gouvernement de celui-ci auraitfait savoir être prêt à restituer le Golan à la Syrie. La Syrie a doncréagi a minima suite à l'action israélienne, dont l'objectif que lui a assignéTel-Aviv a été de lui faire comprendre que les négociations engagées ne peuventse poursuivre et encore moins aboutir si elle persiste à vouloir se doter d'unprogramme nucléaire.Il apparaît cette fois que les Syriens auraient acquis laconviction que l'Etat hébreu cherche réellement à conclure un accord de paixavec leur pays. Bush et les Etats-Unis leur ont, semble-t-il, fourni desassurances dans ce sens via Istanbul. Tel-Aviv et Washington ont «ferré» Damasdans le processus de négociation, avec l'espoir que contre la rétrocession duGolan et d'un accord de paix honorable pour elle, la Syrie renonce à son alliancestratégique avec leur ennemi n°1 dans la région du Moyen-Orient, l'Iran. Damasn'est pas dupe du calcul israélo-américain et sesautorités l'ont fait savoir en déclarant «refuser tout accord» leur faisantexigence de mettre fin à l'alliance syro-iranienne.Il n'empêche que ces derniers temps, le régime syrien donnel'impression de vouloir donner des gages de sa «bonne volonté» dans larecherche d'une paix globale au Proche-Orient. Si tel n'était pas le cas, l'accordde Doha entre la majorité et l'opposition libanaisesn'aurait certainement pas eu lieu. De même que le Hamas palestinien ne seserait pas engagé dans un processus de négociation avec Israël en vue del'instauration d'une trêve dans leur affrontement. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, parfaitconnaisseur de ce qui se joue, a fait l'éloge appuyé de cette attitude syrienne,dont il a reconnu qu'elle est pour beaucoup dans la conclusion de l'accordinterlibanais.La question qui reste posée est de savoir si les pressionsdont est l'objet la Syrie,aussi bien de la part des Américains que d'Israël et de pays arabes telsl'Egypte et l'Arabie Saoudite, vont finir par la faire renoncer à son «alliancestratégique» avec l'Iran. Une telle décision de sapart conforterait indiscutablement Bush, son entourage et le gouvernementisraélien dans la conviction qu'une opération militaire contre l'Iran n'ouvrira pas la voie à d'autres confrontations au Proche-Orient.Et ce n'est pas un hasard si l'AIEA a subitement durci le ton à l'égard del'Iran sur son dossier nucléaire.
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