Algérie

La Syrie au coeur du débat



«C'est un dossier difficile»
Le Qatar veut armer l'opposition tout en restant favorable à l'envoi d'une coalition internationale dans ce pays avec un «noyau» arabe.
Les représentants de la diplomatie internationale, réunis hier à Genève pour le Conseil des droits de l'homme de l'ONU, ont accru la pression sur le dirigeant syrien Bachar al-Assad, appelant le régime à faciliter le travail des humanitaires. «Nous espérons qu'il y aura une réponse positive des autorités syriennes afin que nous puissions aider toutes ces personnes affectées» par les violences en Syrie, a déclaré la présidente du Conseil, Laura Dupuy Lasserre, s'exprimant devant quelque 85 ministres et hauts responsables lors de l'ouverture de la session principale annuelle de l'instance onusienne. «Les autorités doivent permettre un accès sans entrave, neutre et impartial aux humanitaires», a exhorté pour sa part le ministre des Affaires étrangères du Royaume-Uni, Jeremy Browne, qui a condamné les violences commises par le régime et s'est aussi dit «très préoccupé» par celles commises par les forces anti-gouvernement, rappelant que la commission d'enquête internationale a établi une liste confidentielle de suspects.
De son côté, le secrétaire général de la Francophonie, Abdou Diouf, s'exprimant au nom de 75 pays et gouvernement, a eu une «pensée pour ces femmes, ces enfants (...) en Syrie (...) qui sont bafoués dans leurs droits, meurtris dans leur chair».
Pour sa part, le France veut une saisine de la justice internationale pour sanctionner la répression menée par le régime syrien, a affirmé hier le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé. «Je dirai cet après-midi a Genève (au Conseil des droits de l'homme de l'ONU, ndlr) que je souhaite que la Communauté internationale réfléchisse aux conditions de saisine de la CPI», a dit M.Juppé en marge d'une réunion des ministres européens des Affaires étrangères à Bruxelles. «C'est un dossier difficile», a cependant reconnu le chef de la diplomatie française en notant que Damas «n'est pas un Etat partie» de la Convention de Rome qui établit la CPI.
Sur le plan diplomatique, la présidente du Conseil des droits de l'homme de l'ONU a officiellement annoncé la mise en place d'un «débat urgent» aujourd'hui de près de trois heures sur l'aggravation de la situation en Syrie. Cette demande a été déposée par le Qatar, rejoint par plusieurs pays arabes, l'Union européenne (UE) et les Etats-Unis. «Nous espérons que ce débat urgent (...) transmette un message fort et unanime de la communauté internationale condamnant la violence et la répression par la force de l'opposition et de la population civile», a déclaré Mme Dupuy Lasserre. La Russie a quant à elle annoncé qu'elle «ne va pas s'opposer au déroulement» du débat mais a appelé les délégations à ce que «la discussion se déroule de manière constructive». Pour sa part, l'Iran, qui n'est pas membre du Conseil, a fait part de son objection à la tenue d'un tel débat, tandis que la Haut commissaire aux droits de l'homme, Navi Pillay, a salué l'initiative.
Le Premier ministre du Qatar, Hamed ben Jassem al-Thani, s'est dit hier favorable à des livraisons d'armes à l'opposition syrienne en lutte contre le régime du président Bachar al-Assad. «Nous devrions faire tout ce qui est nécessaire pour les aider (les opposants, ndlr), y compris leur fournir des armes pour qu'ils puissent se défendre», a-t-il déclaré lors d'une visite officielle en Norvège. «Ce soulèvement a maintenant un an. Pendant dix mois, il était pacifique: personne ne portait d'armes, personne ne faisait quoi que ce soit (de violent). Et Bachar a continué à les tuer», a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse. «J'estime par conséquent qu'ils ont raison de se défendre avec des armes et je pense qu'on devrait aider ces gens avec tous les moyens nécessaires», a-t-il précisé. Le Premier ministre qatari s'est aussi de nouveau prononcé en faveur de l'envoi d'une coalition internationale dans ce pays, avec un «noyau» arabe. «Le Conseil de Sécurité n'a pas pris ses responsabilités pour mettre fin à la tuerie (...) Nous pensons que les Arabes peuvent le faire», a-t-il dit.


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