Algérie

La symbolique d'une visite


Le président de la République a reçu, à l'occasion des festivités de la commémoration du soixantenaire de l'indépendance, l'historien Benjamin Stora, qui lui a remis une lettre du président français, Emmanuel Macron. La visite en Algérie de cet illustre historien chargé, en juillet 2020, par Emmanuel Macron de travailler sur les questions mémorielles reliant les deux pays, recèle une symbolique particulière, notamment dans la conjoncture actuelle. Le choix du président français porté sur un homme qui assume sa double appartenance française et algérienne, en tant que porteur d'un message adressé au président Tebboune, traduit l'intérêt qu'exprime Macron de vouloir apaiser définitivement les relations avec l'Algérie et, pourquoi pas, relancer la coopération bilatérale. La personnalité de Benjamin Stora, crédible, affable, ouvert sur les questions mémorielles, et disposant d'un crédit au sein des historiens et des politiques des deux rives du Bassin méditerranéen, dénote aussi,la volonté d'apaisement des esprits des deux côtés, en laissant les faits mémoriels aux historiens, loin des ressacs politico-idéologiques, notamment dans l'Hexagone. Rappelons que dans son message au président de la République, à l'occasion de la célébration du 60e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie, Macron a réitéré «son engagement à poursuivre sa démarche de reconnaissance de la vérité et de réconciliation des mémoires des peuples algérien et français». Cela, avant de plaider en faveur du renforcement des liens, «déjà forts entre les deux pays». Il convient de souligner également, que le rapport Stora remis au président Macron, est loin d'avoir réussi à panser les blessures, surtout en Algérie. Au centre de graves «incompréhensions» soulevées sur les questions de réconciliation mémorielle entre la France et l'Algérie, le rapport portant le nom de cet historien, n'a pas fait consensus, tant en Algérie, qu'en France.Ayant pour feuille de route de «dresser un état des lieux juste et précis sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d'Algérie», l'historien Benjamin Stora a formulé une trentaine de préconisations, qui n'ont pas fait l'unanimité, faut-il le souligner.
La cause étant, l'impasse faite sur la sensible question des excuses que la France est censée présenter aux Algériens. Parmi les propositions de Stora, on pourra citer la mise en place d'une commission «Mémoire et Vérité», «la commémoration des différentes dates symboliques du conflit», incluant même les harkis, la restitution d'objets algériens, la reconnaissance des assassinats des grandes figures du Mouvement national lâchement exécutés et maquillés en suicides, la mise en place d'une commission mixte d'historiens français, et algériens, poursuivre des travaux sur les essais nucléaires français dans le Sahara et leurs conséquences, avancer la question des archives, etc...
Autant de propositions sur lesquelles les politiques doivent trancher et, surtout fructifier en quête de consensus politique.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)