Bensalah reste et rien n'a changé dans la démarche imposée. Sans dédouaner quiconque, le risque de penser avec naïveté qu'il suffirait de voir ceux qui trônent aux avant-postes du pouvoir s'éclipser définitivement pour que le pays retrouve le droit et la raison, serait finaliser un jugement inconséquent et hâtif. Un recul dans la pensée avec une juste pesée de toute l'articulation politique, économique et sociale étale un maillage explosif difficile à désamorcer.Quand on accédait à la porte d'entrée de la décision on avait vite fait de se débarrasser de son statut d'électron libre et la première des préoccupations était de mettre en place une chaîne de commandement basée d'abord sur l'allégeance et l'obéissance. La convenance n'était pas au droit et à la citoyenneté mais au troc des connaissances et des services rendus.
Des Premiers ministres et des ministres et chaque élément subalterne du rouage du pouvoir s'intégraient avec docilité dans une vaste machine humaine articulant le monnayage des complaisances, du sommet à la base, d'Alger à la commune la plus reculée du pays et ainsi se sont établies une culture et une règle que la majorité du peuple devait adopter malgré lui.
Les trop formelles enquêtes d'habilitation s'intéressaient d'abord aux échines plates situées à mille lieues des profils des contrariétés pour que les intérêts bien compris des postes ne soient pas perturbés. L'administration et les institutions ont été truffées de mercenaires d'un genre particulier dégageant les odeurs d'une commercialité devenue un dogme national structuré par les liens familiaux, le copinage et le régionalisme.
On ne doit donc ne retenir qu'une logique toute symbolique à travers le cri de ras-le-bol général et de la phénoménale clameur des marches populaires qui s'en tiennent au départ d'un tel et d'un autre. Rester figé sur ce seul impératif serait occulter le fond du problème et ne pas aborder sereinement ce pourquoi les Algériens ont marché. Le langage revendicatif du peuple ne s'embarrasse pas de théories analysantes et préfère condenser sa mal-vie et son désespoir dans la synthèse des épitaphes des banderoles du vendredi.
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Posté Le : 08/06/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abdou Benabbou
Source : www.lequotidien-oran.com