Algérie

La suspension maintenue pour 2018


Le dossier relatif à l'importation des véhicules enregistre, chaque jour que Dieu fait, des rebondissements, souvent entachés d'un rare cafouillage. En effet, alors que les concessionnaires automobiles cultivaient l'espoir de voir les importations libérées, le ministre du Commerce, Mohamed Benmeradi, a définitivement écarté toute éventualité d'importation pour l'année 2018. En ce sens, M. Benmeradi a, dans une déclaration mercredi dernier au journal télévisé de 20 heures, annoncé que "la volonté du gouvernement est de ne plus ouvrir de nouveaux contingents et que la production locale atteindra bientôt450 000 unités". Rappelant que l'Etat permettra l'importation de certains segments spécifiques, le ministre a été catégorique : "Il n'y aura pas d'importation de voitures, de camions et de bus en 2018." M. Benmeradi expliquera, par la même occasion, que "la vente aux enchères des licences concernera les contingents tarifaires fixés dans le cadre de l'Accord d'association avec l'Union européenne et portera sur les produits agricoles et agroalimentaires". Autrement dit, M. Benmeradi s'en tient toujours à la dernière mesure, et selon laquelle, "l'accès aux licences d'importation et, plus particulièrement, à celles devant régir les régimes tarifaires fixés dans le cadre de l'Accord d'association avec l'Union européenne s'effectuera par voie d'adjudication sur la base d'une mise à prix, en référence au modèle du cahier des charges approuvé par l'arrêté interministériel fixant les conditions et les modalités d'accès par voie d'enchères au contingent ou à ses tranches". Le lendemain, son directeur de cabinet, Ilyès Ferroukhi, le contredira publiquement, annonçant, sur le plateau de télévision d'El-Bilad TV, que le gouvernement "va instaurer des contingents quantitatifs pour l'importation de tout ce qui est matériel roulant (...) Le contingent quantitatif concernera les véhicules automobiles. Autrement dit, les véhicules de tourisme, de transport de personnes et de marchandises, ainsi que les certains véhicules et engins spéciaux. Ces véhicules ne seront pas importés sans autorisation. Ce sont donc des véhicules spéciaux, comme les ambulances, les camions spécifiques aux travaux publics ou encore destinés aux chantiers des hydrocarbures". Révélant que les quotas attribués "seront dévoilés dans les jours à venir", M. Ferroukhi ira jusqu'à affirmer que les modalités d'importation seront également dévoilées pour accompagner cette mesure prise par le gouvernement. Evoquant un communiqué rendu public par le ministère de tutelle, ce responsable a confirmé l'information selon laquelle des licences d'importation seront délivrées après une année blanche (2017), et qui a pénalisé les opérateurs, mais surtout les clients qui n'arrivaient pas à se procurer un véhicule neuf, notamment dans le segment de l'utilitaire. Rappelant que "toutes les domiciliations bancaires ont été suspendues depuis le 2 janvier dernier", M. Ferroukhi se ressaisira en affirmant qu'il n'y aura pas de licences et qu'il "spécifiera qu'est-ce qu'on va importer et qui va importer. Cela va se passer dans le cadre des publications par voie de presse". Ces deux déclarations, en l'occurrence celle du ministre du Commerce et celle de son directeur de cabinet laissent les opérateurs perplexes, compliquant davantage la visibilité aux concessionnaires automobiles qui ne savent plus sur quel pied danser.
FARID BELGACEM
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