Algérie

La surimposition, un aveu d'échec



L'échec porte désormais un nom : loi de finances complémentaire 2018. Et c'est écrit noir sur blanc ; c'est le citoyen qui endossera les conséquences désastreuses des échecs des gouvernements qui se sont succédé et des politiques menées durant les vingt ans de règne d'Abdelaziz Bouteflika. En effet, le contenu de la LFC 2018, dont une partie a été révélée par le journal électronique TSA, affiche une taxation démesurée. Les augmentations des droits et taxes relatives à la délivrance du permis de conduire et de la carte grise expriment, à elles seules, la démarche fort pénalisante du gouvernement vis-à-vis du citoyen. La multiplication par dix du droit de délivrance du permis de conduire, passé de500 à 5 000 DA, et la multiplication par vingt des taxes sur les cartes d'immatriculation (carte grise), démontre, on ne peut plus clairement, que le gouvernement n'a pas de solutions réelles face à la crise financière dans laquelle il a plongé le pays, sinon de faire les poches au peuple pour renflouer les caisses de l'Etat. La loi de finances 2018 avait déjà prévu plusieurs augmentations de taxes, notamment sur les produits pétroliers. Le prix du carburant à la pompe a augmenté de 6 DA le litre depuis janvier. Le gouvernement avait justifié cette hausse par, entre autres, le souci de "rationaliser la consommation, réduire les importations et lutter contre le phénomène de contrebande aux frontières". Et au moment où des voix s'élèvent, à l'exemple du Parti des travailleurs de Louisa Hanoune, pour demander au président de la République de "corriger les dérapages" contenus dans la LF 2018, à travers une loi de finances complémentaire, le gouvernement pousse la "taxe" plus loin. En attendant de savoir quels seront les arguments du gouvernement Ouyahia pour justifier ces nouvelles augmentations, il y a lieu de relever que l'Exécutif est dans une démarche bulldozer : la taxation à outrance. Et cela semble se faire dans le plus grand mépris de l'opinion publique, sans tenir compte des risques d'exacerbation des tensions sociales, déjà à leur paroxysme. Avec l'inflation allant crescendo dans le marché de la consommation, et, en parallèle, la baisse drastique du pouvoir d'achat des Algériens, ces nouvelles taxes porteront un coup dur aux bourses moyennes, alors que les couches défavorisées souffriront de davantage de pauvreté. Le message du président de la République adressé aux travailleurs à l'occasion de la fête du 1er Mai et dans lequel il insistait sur la préservation du "caractère social de l'Etat", semble, dans cet état de figure, en totale contradiction avec les nouvelles mesures contenues dans la loi de finances complémentaire 2018. Ces nouvelles augmentations donnent, en tout cas, un aperçu de ce que sera la loi de finances 2019, certainement encore plus pénalisante pour le citoyen.
Mehdi Mehenni


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